Le nouveau patron de Ford a comme quelques-uns de ses homologues, une vision assez inquiète de l'avenir. Pas sur le fait que les règlementations futures pourraient réduire l'intérêt des nouvelles générations pour l'automobile, non, sa crainte est plutôt de voir arriver dans le secteur de la construction automobile des acteurs issus de milieux très différents et dont l'évolution de leur propre secteur n'est guère réjouissante.


« Nous voyons arriver de nouveaux concurrents auxquels nous n'aurions jamais pensé il y a encore 5 ans. Devinez quoi ? Ils cherchent à intégrer notre industrie, il ne faut rien prendre pour acquis, ils se posent des questions sur nos « traditions », nos habitudes, ils sondent, cherchent les frontières, nous ne devons pas avoir d'œillères. Je voudrais vraiment m'assurer que Ford ne finisse pas comme les fabricants de téléphones portables ! »


Mark Fields ne nomme pas ces « menaces » (on pense à Google, Uber mais aussi aux opérateurs de téléphonie) mais il explique que les fabricants de téléphones mobiles sont devenus dépendants des opérateurs de télécommunication, leur produit étant désormais quasiment devenu « jetable » car contraints de s'adapter en permanence aux désidératas des fournisseurs d'accès et autres opérateurs. En gros, le téléphone est moins important que ce qu'il contient. Mark Fields craint que cette évolution de la voiture connectée amène les clients à ne plus s'intéresser à la marque de la voiture elle-même mais simplement à son contenu technologique, pas forcément détenu par le constructeur. Il souhaite donc que l'entreprise reste à la pointe de l'innovation et soit consciente de ces menaces partagées récemment par Dieter Zetsche, le patron de Daimler.