Le cabinet d'experts Secafi que les syndicats ont choisi pour son indépendance explique que la situation financière de PSA est réellement fragile, voire grave. Si rien n'est fait d'urgence, le cabinet explique que « PSA va dans le mur » comme le confirme un syndicaliste CFTC. À la CFDT, on accepte le diagnostic et la restructuration financière qui doit être mise en place mais on reste opposé aux 8000 suppressions d'emplois.

Ce premier rapport explique qu'il existe effectivement des surcapacités de production mais ne se prononce pas encore sur la fermeture de l'usine d'Aulnay et la suppression de 1400 emplois à Rennes. La perte mensuelle de 200 millions d'euros de cash est confirmée et la récente dégradation par l'agence Moddy's risque fort d'aggraver la situation en rendant plus difficile la recherche de financement auprès des banques.


Par contre, la CGT, premier syndicat chez PSA, conteste la perte de 200 millions d'euros par mois et entretient une vision légèrement différente des autres syndicats. La CGT explique que « les conclusions de ce rapport sont moins alarmistes que les précédents « et que l'entreprise s''est mise dans le rouge artificiellement pas des transferts aux autres sociétés du groupe, notamment par le biais de surfacturations ». Selon le syndicat, « le rapport critique la politique de rachat d'actions et de dividende poursuivie jusqu'en août 2011 qui aurait coûté depuis 12 ans 6 milliards d'euros à l'entreprise, dans le seul intérêt des actionnaires et au détriment du développement économique de l'emploi. » Pour la CGT, PSA aurait volontairement provoqué les mauvais résultats financiers de la division automobile afin de justifier le financement d'usines hors du pays :

« Le rapport souligne que les résultats du 1er semestre 2012 - perte nette de 819 millions d'euros - sont faussés par un jeu de provisions "non courantes" très lourd. Ainsi le résultat net présenté est plombé par 612 millions de provisions exceptionnelles et par un niveau d'investissement record, principalement à l'international. La CGT y trouve confirmation que ce qui est en cause ce n’est pas le coût du travail en France mais plutôt le coût du capital et l’appétit de M. Varin pour une globalisation, sa marche forcée avec son cortège de délocalisation et la casse de l’emploi en Europe».


Les 3 derniers volets de ce rapport seront rendus les 6,12 et 15 novembre prochains.