Depuis janvier dernier, la RATP publie sur son site la qualité de l’air dans ses infrastructures (voir news). A l’heure où les élus veulent diminuer les déplacements automobiles, les résultats avaient fait polémique à la fin de l’année dernière. Rappelez-vous : lors d’un relevé, la station RER Auber affichait un taux de microparticules de 358 microgrammes par m3 d’air… alors que le taux à l’extérieur avoisine les 50 microgrammes, et que la norme à ne pas dépasser est fixée par l’UE à 15 microgrammes par m3 d’air !

On est en droit de se poser la question suivante : les agents RATP développent-ils plus de cancers et de problèmes respiratoires que la moyenne ? D’après Valérie Jouannicke, médecin du travail à la RAPT, la réponse est non. Une étude faite auprès de 80 000 employés RATP est menée depuis 1980, et les résultats n’ont rien d’alarmant : « il n’y a pas plus de mortalité chez nos agents que sur la population francilienne, et moins de cancers ».

La réponse se veut rassurante, mais elle est loin d’être suffisante : d’après la médecin du travail, il est avéré que le taux de microparticules est « 3 à 4 fois plus élevé dans les transports que dans l’air urbain. Mais nous nous heurtons à des difficultés d’interprétation ». Pour apaiser les inquiétudes, Nathalie Kosciusko-Morizet a déclaré que les systèmes de freinage seront améliorés : il y aura 30% de particules émises en moins sur les nouvelles rames. Quant au renouvellement des anciennes, le matériel actuel sera remplacé complètement dès 2020…

Alors : faire un geste écolo, oui ! Prenons les transports. Mais exigeons des études plus approfondies pour évaluer les conséquences des transports en commun sur la santé.