La mairie de Paris sera allée jusqu'au bout de son objectif. En effet, depuis ce matin, la voie rapide qui longe la rive gauche de la Seine à Paris est fermée, et ce, définitivement. Le projet, mené par Bertrand Delanoë, a pour but de réaménager cet axe long de 2,3 kilomètres pour en faire des espaces de loisirs pour les piétons et cyclistes. Concrètement, les visiteurs de ce site auront accès à des cafés, restaurants, et même installations sportives sur péniche. Les travaux devraient être terminés avant l'été, pour que les premiers restaurateurs et autres entrepreneurs puissent s'installer pour la période estivale.

Mais si ces nouveaux aménagements feront certainement le bonheur des passants, ils ont déjà provoqué la colère d'une grande partie des automobilistes qui empruntaient cette voie. Ces derniers devront du coup passer par les quais hauts, qui récupèreront au passage 1000 véhicules de plus par heure. Les autres boulevards parallèles seraient aussi concernés par des embouteillages en nombre. Mais ce n'est pas un problème pour la Mairie de Paris, qui dit faire confiance aux « capacités d'adaptation » des automobilistes. Cela ne semble toutefois guère convaincre l'association 40 millions d'automobilistes.

« Comment ne pas s'insurger contre un projet de fermeture de voies de circulation alors que la ville est déjà congestionnée et que les réseaux de transports en commun ne sont objectivement ni suffisants, ni à la hauteur des besoins des franciliens. Bon nombre de quais sont actuellement réservés aux piétons et pourtant, ils ne font l'objet d'aucun aménagement. Il aurait été sans doute préférable de conserver les voies de circulation et d'aménager correctement les espaces désertés et pourtant déjà réservés aux piétons. Comment moins polluer en ''engorgeant'' la circulation ? Il faudra l'expliquer aussi aux Parisiens », a-t-on ainsi déclaré chez 40 millions d'automobilistes. Dans son communiqué, l'association rappelle que l'automobile joue un rôle prépondérant dans le développement économique de la ville, et que la laisser « à ses portes » est une hérésie. Malheureusement, la décision prise par Bertrand Delanoë illustre la politique adoptée depuis quelques années dans la capitale, qui semble de plus en plus mettre à l'écart la voiture. Mais le reste des transports a-t-il les capacités d'assumer l'ensemble des voyageurs ? Pas si sûr.