Angela Merkel, la chancelière allemande, a indiqué qu'elle soutenait très clairement l'industrie automobile en Allemagne et qu'elle souhaitait une règlementation équitable sur le projet européen de limitation des émissions de gaz carbonique des véhicules. Sur cette question, le débat a été vif entre la France et l'Allemagne ces derniers mois. Angela Merkel refuse que les constructeurs allemands, fabriquant des modèles imposants plus polluants, soient pénalisés par rapport à leurs rivaux français ou italiens. L'Allemagne s'oppose au projet de la Commission européenne de diminuer les émissions de CO2 des autos selon leur poids.

Le 19 décembre 2007, la Commission européenne a proposé que chaque constructeur vendant des véhicules en Europe, européen ou non, se voit attribué un objectif afin d'atteindre une moyenne globale de 130 g de CO2/km sur l'ensemble du parc auto neuf écoulé en Europe en 2012, contre 160 g de CO2/km aujourd'hui. Si cet objectif n'est pas satisfait, le constructeur sera frappé d'une pénalité dès 2012, au départ de 20 euros par gramme de C02 en trop par véhicule vendu et ensuite de 35 euros en 2013, 60 euros en 2014 et 95 euros en 2015 (voir article). Un mois après cette proposition de la Commission européenne, le Parlement européen a estimé que l'objectif de parvenir à un niveau d'émissions moyen de 125 g de CO2 /km pour les voitures particulières neuves d'ici à 2015 devrait être réalisable : il souligne que la Commission doit s'attacher à définir des objectifs à long terme plus ambitieux en ce qui concerne la réduction des émissions de CO2 dans le secteur automobile et juge déterminant, à cet égard, d'échelonner les valeurs cibles en fonction du poids des véhicules (voir article).

Un diplomate européen a affirmé qu'il y avait un rapprochement entre la France et l'Allemagne depuis début mars 2008 grâce à un groupe de travail formé par la chancellerie allemande et la présidence française. Il a précisé toutefois qu'il n'y avait pas encore d'accord sur le sujet et que le compromis final devrait préserver l'idée générale du dispositif souhaité par la Commission, mais apporter des aménagements notamment sur le montant des pénalités ou le calendrier prévu.

(Source : AFP Photo : Bergmann)