Excédé par les carambolages causés par deux radars de feu de la Nationale 20, le maire de Linas (91) a installé deux panneaux de signalisation inédits, portant la mention « Attention, freinages brutaux ». En pour cause : depuis l'installation des appareils en 2011, le nombre d'accidents a doublé sur ce tronçon.

Si l'on ne déplore pas encore d'accident corporel, ce carrefour est bel et bien devenu la hantise des automobilistes circulant sur la Nationale 20. Dans les deux sens, nombreux sont les usagers à piler brutalement à Linas lorsque le feu passe à l'orange... si bien que les accidents ont été multipliés par deux.


Le maire de la commune François Pelletant déclarait le 27 février sur son blog : « Exaspéré par les accidents réguliers et les dégâts sur le mobilier urbain provoqués du fait des radars aux feux de la RN20 à Linas, je viens de mettre en place une signalisation pour alerter les automobilistes. »


RN20 : quand les radars de feux multiplient les accidents par deux


Un panneau « fait maison » : que dit la législation ?

Toujours selon Monsieur le maire, « le danger réside en deux points : le premier est le flash potentiellement éblouissant, le second est le freinage qui peut être brutal, ce qu'indique le panneau lumineux. » L'installation est donc « salutaire pour les usagers. »

En revanche, d'un point de vue législatif, il est interdit d'avertir les usagers de la présence d'un radar de feu. Le site de la Sécurité routière indique que ces dispositifs « ne sont pas signalés », puisque « tous les carrefours sont dangereux et c'est à chaque feu rouge qu'il faut s'arrêter. »

Peu importe selon le maire, qui a averti la préfecture de son initiative : « Elle dispose de deux mois pour exercer son contrôle de légalité et faire une demande de modification. (…) On n'a pas été contactés dans les dix jours donc a priori c'est plutôt positif ! »


RN20 : quand les radars de feux multiplient les accidents par deux


Si le pictogramme de l'appareil photo est à la limite de la légalité, les deux panneaux lumineux avertissent d'une « zone de danger avéré », et non la présence d'un radar : « La seule incertitude réside dans le motif du panneau, qui n'est pas répertorié. On est sur le même principe que les municipalités qui mettent des panneaux “Attention contrôles fréquents” ou “Attention à nos enfants”. »

En France, on dénombre 712 radars de feu. Une idée pour les autres élus ?


Nombreux sont les automobilistes à piler brutalement lorsqu'ils détectent la présence d'un radar de feu. Au détriment de la sécurité routière – un comble ! - l'usager préfère préserver ses points et son porte-feuille. Pour rappel, franchir un feu rouge est passible d'une amende forfaitaire de quatrième classe (135€), d'un retrait de quatre points voire d'une suspension de trois ans du permis de conduire.