L'âge d'or de cette usine de boîte de vitesses n'est pas si loin puisqu'il faut remonter à dix petites années pour la retrouver parmi les plus gros sites industriels alsaciens, avec 2 400 employés. Entre temps, avec une crise économique qui a frappé de plein fouet le géant américain aux pieds d'argile, la donne a profondément changé, les effectifs ont été divisés par deux et l'usine a été reprise par Motors Liquidation Company, qui comme son nom l'indique est chargée les branches les moins rentables de General Motors après sa mise en faillite aux Etats-Unis.

Du « chantage » pour la CGT

Mais en juin dernier, GM revient les poches à nouveau remplies des dollars de l'Etat américain, qui en possède désormais 60%, et se met sur les rangs pour reprendre le site. Mais la direction hésite encore entre l'usine de Strasbourg et une autre située au Mexique pour assembler ses boîtes de vitesse. Evidemment, la seconde est beaucoup plus rentables que la première, ne serait-ce que pour la main d'œuvre bien moins chère. General Motors demande donc que le coût de cette dernière sur le site français baisse de 10%, condition pour la reprendre et garantir un maintien de la production jusqu'en 2020.

Les syndicats sont assez partagés face à cette proposition. D'un côté la CFDT se place plutôt du côté « c'est mieux que rien » tandis que la CGT qualifie l'offre de « chantage de la direction ». Les salariés du site seront donc chargés de trancher, lors d'un vote interne organisé aujourd'hui. En cas de victoire du oui, cela ne donnerait pas lieu à des licenciements mais plutôt à une diminution de certains avantages, comme l'abandon de RTT et de l'intéressement, ainsi qu'un gel des salaires pour une durée de deux ans.