Voilà le constat assez terrifiant d'un patron d'une entreprise sous-traitante automobile dans les colonnes des Echos. Sans révéler son identité, ce responsable prédit une fin d'année dramatique dans le secteur.

Le chiffre d'affaires de son entreprise était en février de 1.2 million d'euros, il est à 500.000 euros pour le mois dernier. La situation est dès lors jugée catastrophique même si les prémices de cette crise ont commencé à se faire sentir dès le mois d'avril dernier. Les commandes ont commencé à baisser jusqu'au milieu de l'été avant de littéralement plonger ensuite.

De 150 à 200.000 pièces livrées chaque mois en début d'année, son entreprise n'en sort plus que 40.000 en ce moment et aucune visibilité, aucune date de sortie de crise ne s'annonce à ce jour.

Paradoxalement, alors que ses employés travaillaient constamment en heures supplémentaires jusqu'à aujourd'hui, ils sont désormais revenus aux 35h strictes, perdant chaque mois entre 110 et 250 euros. Il a également été contraint de licencier en stoppant tous les non CDI et en licenciant pour raisons économiques 9 personnes. Mais cela ne suffit pas et la crainte est tout simplement de devoir fermer l'usine.

Pour le moment, c'est une fermeture 1 journée par semaine qui est envisagée et le patron admet avoir gardé assez de trésorerie (sur les bénéfices antérieurs non distribués aux actionnaires dit-il avec cynisme) pour tenir environ 6 mois. Ce qui nous amène à la fin du premier trimestre 2009. Après quoi, il prédit une période sanglante dans le secteur.

"Beaucoup de boites vont mourir"

Non, les équipementiers n'avaient pas encore touché le fond. Et à se focaliser sur les grands constructeurs, il ne faudrait pas oublier que les plus gros dégâts humains seront vraisemblablement ailleurs.