Si les constructeurs se plaignent de la pression sur les prix et de leur obligation de faire toujours mieux pour moins cher, ils omettent parfois de dire que le poids de cette contrainte repose en grande partie sur les équipementiers. Ces derniers entrant pour une bonne part dans la création d'une auto, les constructeurs deviennent de plus en plus des assembleurs qui répercutent cette pression tarifaire sur leurs fournisseurs. Tout ça, dans une conjoncture baissière.

Du coup, le secteur perd des emplois et délocalise à tour de bras. La fédération des industries des équipements pour véhicules estime que 9000 postes devraient encore disparaître d'ici à 2009. Pour 2007, ce sont 4000 suppressions qui sont annoncées.

A cette date, les effectifs ne devraient plus être que de 110.000 personnes.

Toujours selon la FIEV, le marché européen en baisse combiné à la baisse de production des usines établies en France estimée à 6 à 7% fragilisent un peu plus un secteur déjà sur le corde raide. Du coup, les futurs résultats des équipementiers ne sont pas très engageants puisque ceux-ci calculent déjà la baisse d'activité pour la quantifier aux alentours de 3 à 4%.

Sur les 6 premiers mois de l'année, cette baisse des ventes est déjà de 4.1% par rapport à une année 2006 déjà pas reluisante.

Même si l'arrivée de nouveaux modèles produits en France (Renault Laguna, Citroën C5, Peugeot 308...) doit redonner un peu d'air à partir de 2008, on a du mal à imaginer que la tendance soit prête à s'émousser.

Au contraire, Renault qui parle de faire fabriquer son futur haut de gamme remplaçant de la Vel Satis en Corée (chez RSM Samsung) pourrait accentuer le mouvement en montrant qu'il est possible de fabriquer efficacement un HDG ailleurs qu'en France. Ce qui n'a rien de vraiment réjouissant pour les équipementiers européens qui seront obligés par la force des choses d'aller chercher le travail là où il est.

Finalement, le fond n'est peut être pas là où on le pense...

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