Comment se conduit une telle voiture futuriste ? Exactement comme une 100 % électrique. 154 ch et 335 Nm ne semblent pas être démentiels face à un poids de 1 850 kg à vide mais c'est oublier que l'un comme l'autre sont disponibles à l'instant où vous effleurez la pédale d'accélérateur, ce qui offre un punch étonnant jusqu'à 80/90 km/h. Toyota annonce ainsi un 0 à 100 km/h en 9,6 s, ce qui n'a rien de ridicule, et un 40 à 70 km/h en 3 secondes, ce qui est tout à fait respectable. Sans surprise, la Mirai n'a rien d'une sportive et sa direction semblant totalement déconnectée de la route, ses suspensions souples et ses sièges dépourvus de maintien latéral en attestent, mais elle offre en échange un confort indiscutable et son aérodynamisme soigné (0,29 de Cx), son isolation poussée et son absence de bruit moteur la rendent totalement silencieuse, même à vitesse d'autoroute. Et même bien au-delà, puisque profitant des autoroutes illimitées à proximité de Hambourg, lieu de notre essai, nous avons pu, une fois n'est pas coutume, tenté de vérifier la vitesse maxi, et nous avons relevé 184 km/h au compteur, ce qui peut correspondre aux 178 km/h de la fiche technique.

Essai vidéo - Toyota Mirai : l'hydrogène pour tous (ou presque)

Deux modes de conduite sont offerts avec des noms résumant parfaitement leur esprit : Eco qui privilégie la sobriété et Power qui affine la réponse à l'accélérateur. Un autre mode, situé sur la transmission et cumulable à ces deux premiers, s'ajoute aussi, BR, qui offre un supplément de frein moteur au lever de pied permettant, en anticipant suffisamment, de se passer de la pédale de gauche, ce qui est particulièrement agréable et reposant, notamment en conduite urbaine, et optimise au maximum la récupération d'énergie.

Toyota annonce une consommation de 0,76 kg/100 km, kilogramme et non litre car l'hydrogène étant un gaz et non un liquide, il faut donc une unité de masse et non de volume pour le quantifier. Les deux réservoirs de 5 kg autorisent donc une autonomie potentielle de 650 km mais le constructeur japonais préfère annoncer 500 km. Cela semble parfaitement atteignable : nous avons réalisé 200 km au cours de notre essai et nous étions à la moitié de la jauge, sachant que la conduite imposée par le tournage de la vidéo pour lequel nous n'avions que très peu de temps n'avait rien d'économique. À titre d'anecdote, la Mirai consomme aussi 22 m3/100 km d'air et émet en retour 7 l/100 km d'eau. Un bouton siglé « H2O » permet d'ailleurs de forcer l'évacuation si vous ne souhaitez pas retrouver une imposante flaque dans votre garage.

Une fois à sec et à condition donc de trouver une station-service distribuant de l'hydrogène, on fait le plein de la Mirai d'une façon très similaire à celle d'un véhicule thermique : le pistolet vient se fixer sur la trappe, la pompe monte en pression et fait l'appoint en 3 à 5 minutes.