Uber promet à Tesla de lui acheter toutes ses futures voitures autonomes

André Lecondé Le 07/07/2015 à 10:30

Carlos Ghosn, le patron du groupe automobile Renault-Nissan, a envisagé, le week-end dernier, du côté des rencontres économiques organisées à Aix-en-Provence, la disparition de la profession de taxi d’ici à vingt ans. Ceci par la faute de l’avènement d’une voiture autonome déjà en chemin. Une idée qui est partagée par la sulfureuse enseigne Uber qui aime donner des coups de pied dans la fourmilière du métier dévolu au transport de la personne. A la différence près que la société américaine n’a pas l’intention d’attendre aussi longtemps. Elle vient même de carrément lancer une précommande des prochaines automobiles que la marque Tesla compte lancer sur ce nouveau marché de l’engin entièrement connecté.

Uber promet à Tesla de lui acheter toutes ses futures voitures autonomes

L’entreprise Uber n’est pas du genre à attendre et à s’adapter à son époque. C’est plutôt le style à devancer l’appel, pour mieux façonner l’environnement à son image et à ses intérêts. Que les chauffeurs qui ont cru en elle, le sachent : qu’ils soient sous le régime des VTC où qu’ils évoluent sous la bannière de l’application UberPop - ces derniers, au passage, taillant des croupières aux premiers - ils ne sont que des passages obligés par une technologie encore limitée. Lorsque celle-ci sera au point, ils seront biffés, sacrifiés sur l’autel d’une voiture autonome qui aura l’immense avantage de ne pas percevoir 80% du prix de la course.

Une voiture autonome, pour Uber, c’est investissement avec une rentabilité assurée. Du 100% du prix du service au lieu des 20% actuels. Alors Uber travaille et encourage les autres. Ainsi, l’entreprise vient de déclarer que si Tesla parvient à mettre au point un véhicule autonome correspondant à ses besoins, la firme n’hésitera pas à passer une commande de 500.000 exemplaires. Pourquoi cette annonce ? Parce-que d’ici à 2020, Elon Musk, le patron milliardaire du blason qui a fait sa réputation sur la voiture électrique de luxe au long cours, a prévu de fabriquer 500.000 véhicules autonomes dans le monde. Faites le calcul : Uber promet déjà un avenir radieux à ce modèle en se les réservant d’ores et déjà tous.

Et ça risque d’aller vite. Selon les déclarations du CEO d’Uber, Travis Kalanick, la firme compte se passer de ses chauffeurs d’ici 5 ans ou moins car Uber investit dans la recherche et a même racheté les cartes Bing de Microsoft pour se désolidariser de Google Maps. Il restera, ensuite, à convaincre une fois de plus les autorités à adapter leur législation à la voiture autonome. Mais on y vient. En Chine, la conception des futures autoroutes prend en compte les impératifs de ces nouveaux engins et Google a obtenu l’autorisation de circuler en Californie avec son modèle autonome, mais uniquement à titre expérimental. Une liste non exhaustive qui montre que la révolution est en marche.

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