Lui-même sénateur, Yves Détraigne (UDI) avait rédigé une proposition de loi dont le but était de diminuer encore la mortalité sur les routes, déjà en nette diminution ces derniers temps. Il souhaitait voir mise en place "une évaluation médicale à la conduite pour les conducteurs de 70 ans au moins". Cet examen aurait été renouvelable tous les 5 ans et devait s'accompagner d'un stage de remise à niveau des connaissances.


Résultat, à l'exception de lui-même, tous les sénateurs se sont montrés opposés à cette proposition. Justification majoritaire : cela stigmatiserait les séniors et aurait pour conséquence de limiter leur autonomie. Un piètre argument lorsqu'il s'agit d'améliorer les chiffres de mortalité sur les routes.


Un autre, plus valable, est que ce texte était "d'autant plus injuste qu'il est infondé au regard des données d'accidentalité dont nous disposons" a ajouté la Ministre déléguée aux personnes âgées Michèle Delaunay.

Ici l'argument fait mouche en effet. Il faut savoir que si les séniors représentent 16 % de la population, ils ne représentent que 9 % des responsables et/ou victimes d'accident. Leur prudence et leur faible kilométrage annuel expliquant le tout.

La sénatrice PS de Moselle Gisèle Printz a ajouté : "Ne l'imposons pas aux personnes âgées, qui apportent leur expérience à la vie politique (pensait-elle aux sénateurs, dont la moyenne d'âge est de plus de 65 ans ? Ndlr), s'investissent dans les associations, aident leur famille en allant chercher leurs petits-enfants".


Sa collègue Virginie Klès (PS) a par contre défendu un renvoi du texte en commission, a annoncé la mise en place d'un groupe de travail pour retravailler le texte en le centrant, non pas sur la problématique de l'âge, mais sur celle de la santé.


Une piste effectivement intéressante, tant l'on peut être incapable de conduire à 45 ans et très capable à 75 ans. Cela dit, en attendant, nos séniors peuvent conduire tranquilles.