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DESIGNERbyBELLU - Aldo Brovarone, génie méconnu

Dans Futurs modèles / Design

Serge Bellu

Encore une personnalité majeure de l’histoire de la carrosserie qui vient de disparaître sans faire de bruit. Aldo Brovarone, mort le 12 octobre dernier à l’âge de 94 ans, est l’auteur de quelques-unes des créations les plus mythiques de Pininfarina.

DESIGNERbyBELLU - Aldo Brovarone, génie méconnu

Dans les années 1950, le renouveau du style automobile souffle d’Italie. Pour se réformer, les carrossiers italiens font appel à des nouveaux talents. Partout apparaissent des créateurs qui appartiennent à une jeune génération.

Pinin Farina (encore en deux mots à cette époque) a le vent en poupe. Parmi ses nombreuses compétences, Battista Pinin Farina, le maître des lieux, sait débusquer les talents. Il s’entoure de stylistes inventifs et parmi eux, il y a Aldo Brovarone.

Aldo Brovarone
Aldo Brovarone

Né le 24 juin 1926 à Vigliano Biellese, dans le Piémont, le jeune Aldo rêve de piloter des avions. Mais la vie le conduit ailleurs, dans l’industrie textile, et finalement l’actualité bouleverse ses plans. La guerre fait rage. Aldo Brovarone est déporté en Pologne. Là-bas, il rencontre une sorte d’aventurier, un touche-à-tout curieux et impatient. Il se nomme Piero Dusio et anime depuis 1943 la Compagnia Industriale Sportiva Italia - Cisitalia en abrégé - qui fabrique de l’outillage et des bicyclettes. Avant la guerre, il avait dirigé une petite écurie de course, la Scuderia Torino.

Dès la fin des hostilités, le remuant Dusio veut se lancer dans la production de voitures de course. Il relève le défi et fabrique des monoplaces et des spiders qui remportent un certain succès. En 1947, l’opportuniste se rapproche du bureau d’études de Porsche qui vient d’installer une antenne en Italie gérée par un certain Carlo Abarth. Un inconnu, alors… Dusio conclut un accord avec Porsche et récupère ainsi les plans d’une monoplace révolutionnaire, une voiture de grand prix à moteur central restée à l’état de projet. À partir de cet instant, Dusio n’a plus qu’une idée en tête : concrétiser cette étude, fabriquer un prototype et le faire rouler.

Maserati A6GCS (sketch).
Maserati A6GCS (sketch).

Mais la folie des grandeurs vide les caisses de la petite officine. Dusio est obligé de céder son écurie et ses voitures à Carlo Abarth avant de migrer en Argentine en mars 1949. Il emmène avec lui le jeune Aldo Brovarone qu’il a rencontré pendant la guerre. Il le fait travailler de décembre 1949 à avril 1952. Dusio a besoin de collaborateurs car, outre la réalisation de la monoplace de grand prix, il envisage de créer une marque nationale dans cette Argentine qui ne possède pas encore d’industrie automobile. Le pays est dirigé depuis février 1946 par Juan Peron, chantre du «justiticialisme», une doctrine qui mélange nationalisme, neutralité et réforme sociale.

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Piero Dusio fonde la société Automotores Argentinos (Autoar) en mars 1949 et ouvre une usine au nord de Buenos Aires. Brovarone griffonne des carrosseries rudimentaires pour des voitures qui doivent rester basiques et se risque à quelques études plus audacieuses. Mais l’avenir n’est pas prometteur. Aldo Brovarone préfère revenir en Italie et chercher un vrai boulot. Il entre chez Pinin Farina au cours de l’automne 1953.

Chez le carrossier, il côtoie des fortes personnalités, telles que Franco Martinengo, Adriano Rabbone ou Francesco Salomone. Mais au milieu de cet assemblée brillante, Aldo Brovarone se surpasse. Sa première contribution est un chef-d’œuvre : il s’agit de la Maserati Sport 2000 Berlinetta qui est présentée à Turin en avril 1954. Dérivée de la A6 GCS de compétition, cette berlinette est un exercice de haute volée, une sculpture sublime avec son cockpit exigu, ses ailes musculeuses et son museau gourmand qui rase l’asphalte.

Juste après, Brovarone travaille sur un autre chef-d’œuvre : la Ferrari 375 MM Berlinetta Aerodinamica Spéciale achevée en octobre 1954, confectionnée sur le châssis 0456/M avec sa lunette enchâssée et ses ailes surmontées de fines arêtes, annonce un style nouveau qui sera exploité par le carrossier sur plusieurs prototypes. La face avant est affinée grâce à l’adoption de phares rétractables. Un ample mouvement elliptique est creusé dans les flancs, derrière les passages de roue avant. Exposée au Salon de Paris 1954, cette création est commandée par Roberto Rossellini pour Ingrid Bergman, mais l’actrice suédoise n’en prendra jamais livraison.

Ferrari 400 "SA"
Ferrari 400 "SA"

Parmi les créations inoubliables d’Aldo Brovarone, il faut citer la Ferrari 400 Superamerica. Sa genèse remonte à la Superfast II élaborée pour le Salon de Turin 1960 et son fulgurant dessin fut à peine retouché pour le passage à la production en série.

Brovarone multiplie les coups d’éclat. Jalon majeur dans sa carrière, la Dino Speciale exposée au Salon de Paris 1965 ébauche la future Dino 206 GT de série. Le dessin regroupe de nombreuses innovations telles que la face avant habillée d’un large vitrage abritant les phares, la lunette arrière concave et enchâssée et la longue écope creusée sur le flanc. En février 2017, Artcurial adjugera ce modèle unique 4 390 400 €.

Ferrari 365 GTC4
Ferrari 365 GTC4

Brovarone signe plusieurs dessins destinés à des Ferrari de série : la 365 GT 2+2 (1967), la 365GTC/4 (1970) ou encore la 365GT4 2+2 (1972). Chaque création témoigne d’une maîtrise absolue, d’une grande élégance. Pour le grand public, sa contribution la plus populaire est sans doute la Dino 206 GT.

Aldo Brovarone est récompensé de son talent. Entre 1975 et 1988, il est le directeur du style chez Pininfarina. Après quoi, il ne range pas ses crayons et il collabore avec le carrossier Stola sur des projets plus modestes.

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