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Ford Focus I RS (2002-2003) : une sportive hardcore et légère, dès 16 000 €

Dans Rétro / News rétro

Stéphane Schlesinger

Après une ST 170 un peu mièvre, Ford joue la carte de l’extrême avec une RS directement inspirée du modèle engagée en WRC. Une bombe qui mérite plus que jamais d’être préservée.

La gueule d’enfer de la Ford Focus RS Mk I, apparue en 2002, cache une vraie préparation sportive.
La gueule d’enfer de la Ford Focus RS Mk I, apparue en 2002, cache une vraie préparation sportive.

Les collectionnables, c’est quoi ?

Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !

Pourquoi la Ford Focus RS est-elle collectionnable ?

Rare parce que produite en série limitée, la Focus RS a été sérieusement développée, ce qui en fait une auto très efficace. Inspirée par le monde du rallye, elle prodigue des sensations exceptionnelles, ne faisant que peu de compromis au confort : une radicalité rare dans la production automobile. Enfin, elle profite de l’engouement dont bénéficient les autos des années 2000, nimbées d’un parfum vintage mais déjà parées de qualités modernes, donc solides et rapides.

Ça ne pouvait plus durer. Après une génération de voitures franchement mauvaises, Ford a commencé à se remettre sur la bonne voie avec la Mondeo en 1993. Valable surtout pour son excellent rapport qualité/prix, elle ne prétendait pas devenir une référence dynamique dans sa catégorie sans démériter pour autant. Il en va différemment de celle qui arrive sur le marché en 1998 : la Focus. Succédant à une Escort plutôt honteuse, elle entend frapper un grand coup, et pas seulement par des prix placés.

Son but ? Détrôner les reines du segment par ses qualités fondamentales, à commencer par un châssis de folie. Elle bénéficie, pour ce faire, d’un très moderne essieu arrière multibras, quand les concurrentes, VW Golf en tête, s’en tiennent souvent à un banal essieu de torsion.

À sa sortie, en 1998, la Ford Focus étonne par sa ligne New Edge et son châssis remarquable.
À sa sortie, en 1998, la Ford Focus étonne par sa ligne New Edge et son châssis remarquable.

La compacte s’habille d’une robe New Edge, le nom que Ford donne à son nouveau style, tout en angles et ellipses, supervisée par Claude Lobo, directeur du design de l’ovale bleu. Quand elle sort, la Ford Focus surprend par ses qualités routières exceptionnelles plus encore que par son look étonnant. Elle est élue voiture de l’année 1999 et remporte un immense succès commercial. Son engagement fructueux en WRC, dès cette année-là, le renforce, notamment grâce aux talents de Colin McRae et Simon Jean-Joseph. Pour capitaliser sur ces victoires, Ford se dit qu’une version de route très radicale ne serait pas superflue, d’autant que le châssis de la Focus se prête aux fortes puissances. Et puis… L’ovale bleu a une longue tradition de sportives très efficaces, badgées RS.

Boucliers ajourés, bas de caisse spécifiques, grandes jantes et livrée bleue spécifique caractérisent la Ford Focus RS Mk I. Ici en 2002.
Boucliers ajourés, bas de caisse spécifiques, grandes jantes et livrée bleue spécifique caractérisent la Ford Focus RS Mk I. Ici en 2002.

La future Focus RS sera conçue par les ingénieurs Ford, qui collaboreront avec le spécialiste anglais Tickford. 70 % des composants de la compacte sont revus, à commencer par le moteur 2,0 l de la ST, qui bénéficie d’un turbo Garrett, de pistons issus du modèle de course et de bielles forgées. Du coup, sa puissance bondit de 170 ch à 215 ch ! Pour bien passer cette cavalerie au sol, un différentiel à glissement limité Quaife s’installe dans la boîte, cependant que les trains roulants sont réétudiés.

La direction adopte une crémaillère plus rapide, les ressorts et amortisseurs durcissent, alors qu’à l’avant, on installe des étriers de freins fixes à quatre pistons Brembo. Le tout se pare de jantes OZ de 18 pouces. La totale ! Présentée en 2002, la Focus RS est facturée 31 200 € (40 200 € actuels selon l’Insee), et ce prix comprend de jolis baquets Sparco mi-cuir, la clim, la sono voire l’alarme. Seules 4 501 unités seront produites durant un an, autant dire qu’il n’y en a pas eu pour tout le monde !

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L’appui ayant été favorisé, la Focus RS se contente d’un Cx médiocre de 0.36.
L’appui ayant été favorisé, la Focus RS se contente d’un Cx médiocre de 0.36.

Combien ça coûte ?

Rare et extrême, la Focus RS n’a jamais vu sa valeur s’effondrer. Actuellement, comptez 16 000 € pour un exemplaire en bon état mais dépassant les 200 000 km. Une belle auto de 150 000 km pourra prétendre à 19 000 €, et à 22 000 € on en trouve qui restent sous les 90 000 km. Les plus chères tendent déjà vers les 30 000 € !

De magnifiques baquets Sparco associant cuir et Alcantara distinguent la Focus RS, tout comme la console en fibre de carbone accueillant le bouton de démarrage.
De magnifiques baquets Sparco associant cuir et Alcantara distinguent la Focus RS, tout comme la console en fibre de carbone accueillant le bouton de démarrage.

Quelle version choisir ?

Réponse facile puisqu’il n’y en a qu’une. Préférez les exemplaires totalement d’origine, plus fiables et collectionnables.

Les jantes OZ de la Focus RS de 2002 révèlent des étriers Brembo à quatre pistons pinçant des disques de 325 mm à l’avant.
Les jantes OZ de la Focus RS de 2002 révèlent des étriers Brembo à quatre pistons pinçant des disques de 325 mm à l’avant.

Les versions collector

Ce sont, on l’a vu au-dessus, les exemplaires totalement d’origine et en parfait état. Un faible kilométrage est un plus mais pas un impératif, vu la rareté de la voiture.

Sérieusement développé, le 2,0 l turbo Duratec de la Focus RS Mk I est solide. Inspectez toutefois bien son circuit de refroidissement.
Sérieusement développé, le 2,0 l turbo Duratec de la Focus RS Mk I est solide. Inspectez toutefois bien son circuit de refroidissement.

Que surveiller ?

Mécaniquement, la Focus I RS se révèle robuste, pour peu qu’elle ait été respectée et bien entretenue. Le principal point faible vient du refroidissement, comme souvent sur les sportives. La pompe à eau est à surveiller de près, à l’instar de l’échangeur de turbo et des durits en général.

On fera aussi attention à l’état des trains roulants et leurs réglages, là encore des points sensibles sur les sportives, sans oublier les freins, qui peuvent se révéler assez onéreux à refaire.

Vu l’âge de la voiture et sa qualité de fabrication moyenne, la corrosion peut attaquer les soubassements, surtout à l’arrière. Dans l’habitacle, les bords des baquets s’usent, mais le reste vieillit plutôt bien. Bien menée, la Focus RS sera heureusement endurante.

Sur route, la Focus RS Mk I est redoutablement efficace mais demande de la poigne et des reins en béton !
Sur route, la Focus RS Mk I est redoutablement efficace mais demande de la poigne et des reins en béton !

Au volant

Je n’ai jamais aimé le tableau de la Focus, laid et pas très bien fabriqué. Ça n’a pas changé, et l’absence d’un thermomètre de température d’eau sur une sportive m’étonnera toujours. À la place, on trouve un mano de pression de turbo… pourquoi pas les deux ? Heureusement, les baquets calent bien le corps et la position de conduite se révèle adéquate, quoiqu’un peu haute.

Contact mis avec la clé, on enfonce le bouton vert situé au pied du levier de vitesses. Le moteur s’éveille dans une sonorité bien sympa, et d’emblée j’apprécie la qualité de la commande de boîte (en alu). Il ne faut pas longtemps s’apercevoir que la suspension est très ferme, voire dure. Consistante, la direction apparaît précise, et le moteur révèle une certaine souplesse. Mais on n’est pas là pour lambiner.

Tableau assez triste, même rehaussé de touches de bleu un peu partout : volant, cadrans… Le levier de vitesses en alu et le pédalier Sparco sont spécifiques à la Focus RS Mk I.
Tableau assez triste, même rehaussé de touches de bleu un peu partout : volant, cadrans… Le levier de vitesses en alu et le pédalier Sparco sont spécifiques à la Focus RS Mk I.

Même si le couple est électroniquement limité sur les deux premiers rapports, on sent beaucoup de remontées dans le volant : c’est le différentiel qui officie. Pied dedans, il s’agit de bien agripper le cerceau, qui tire alors dans tous les sens. Le train avant cherche sa voie, mais finit par la trouver, et vers 3 500 tr/min, le moteur envoie du très lourd ! Dans les virolos secs, la Focus RS vire à plat et dévoile une très belle précision : on cale le train avant, on serre bien le volant, on remet les gaz roues encore braquées, et l’auto se relance comme une bombe.

Sur revêtement bosselé, on est secoué comme un prunier, mais l’auto reste au sol, enfin, le plus souvent, même si dans ces conditions, la conduite s’apparente à du rodéo ! Une suspension moins impitoyable n’aurait pas nui à l’efficacité, au contraire même, mais la Ford va très fort, surtout que la boîte, rapide, complète très bien le moteur furieux. Et le pédalier, signé Sparco lui aussi, facilite le talon/pointe. Quant au freinage, il séduit par sa puissance et son endurance. En somme, cette Focus RS est une formidable machine à sensations brutes, comme on en a rarement vues sur une compacte, mais on hésitera à voyager à son bord vu la dureté générale. En moyenne, la Ford avale 10 l/100 km, mais dès qu’on attaque, on peut doubler ce chiffre !

L’alternative youngtimer

Ford Escort RS Turbo (1985-1986)

Belle allure pour la Ford Escort RS Turbo de 1985, par ailleurs équipée d’un différentiel autobloquant.
Belle allure pour la Ford Escort RS Turbo de 1985, par ailleurs équipée d’un différentiel autobloquant.

À l’instar de la Focus, la Ford Escort Mk III a donné un coup de vieux à la concurrence, quand elle est sortie en 1980. Elle a aussi été élue voiture de l’année. Et s’est déclinée en plusieurs versions sportives, de la tiède XR3 à la bouillante RS Turbo. Celle-ci, révélée au salon de Paris 1984 et commercialisée en 1985, adopte un bloc 1,6 l gavé par un turbo Garrett qui booste sa puissance à 130 ch. Un joli chiffre pour l’époque, tout comme celui du couple : 180 Nm.

La boîte, comme sur la Focus RS, se complète d’un différentiel, et la carrosserie adopte un kit suggestif. Dans l’habitacle, des baquets Recaro enserrent bien le corps mais l’instrumentation reste chiche… comme sur la Focus, là encore ! La suspension, durcie, se complète de tirants longitudinaux à l’avant et d’une barre antiroulis à l’arrière. L’auto se révèle très rapide (200 km/h) mais son châssis, certes pas inefficace, ne procure guère de plaisir. 5 000 unités seront produites, avant le restylage, qui dégradera le train avant… À partir de 20 000 €.

Ford Focus RS Mk I (2002), la fiche technique

Il a fallu six ans après la disparition de l’Escort RS Cosworth pour voir réapparaître le badge RS sur une compacte Ford, la Focus, en 2002.
Il a fallu six ans après la disparition de l’Escort RS Cosworth pour voir réapparaître le badge RS sur une compacte Ford, la Focus, en 2002.
  • Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 988 cm3
  • Alimentation : injection électronique, turbo
  • Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, amortisseurs, barre antiroulis (AV) ; essieu multibras ressorts hélicoïdaux, amortisseurs, barre antiroulis (AR)
  • Transmission : boîte 5 manuelle, traction
  • Puissance : 215 ch à 5 500 tr/min
  • Couple : 310 Nm à 3 500 tr/min
  • Poids : 1 278 kg
  • Vitesse maxi : 230 km/h (donnée constructeur)
  • 0 à 100 km/h : 6,7 s (donnée constructeur)

> Pour trouver des Focus RS d'occasion, rendez-vous sur le site de La Centrale.

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