La gamme de VU fabriquée à Valenciennes, dans l’usine SevelNord commune à PSA Peugeot-Citroën et Fiat, eut droit au début de 2004 à un remodelage. C'est à sa variante de marque Fiat et de patronyme Scudo (entièrement renouvelée depuis) que nous nous intéresserons ici. Hormis quelques changements extérieurs, il n'y avait alors pas grand chose de nouveau à se mettre sous la dent.

L'utilitaire compact à Citroën, Fiat et Peugeot était né en 1995. Depuis, il n’avait que peu évolué. Le seul changement notable fut l’apparition en 2000 des moteurs HDI. Les nouveaux pare-chocs du modèle 2004 ont accru l’encombrement extérieur de 4 cm, sans aucun bénéfice, on s’en doute, pour le volume intérieur.

Sur le plan de la conception, toutes les versions reposent sur une structure autoportante, celle qu’utilisaient les anciens Citroën Evasion, Peugeot 806 et Fiat Ulysse. Ici, l’offre de carrosserie comprend une version « courte » d’un volume utile de 4m3 à empattement standard de 2,82 m et une version « longue » à empattement de 3,22 m offrant 5 m3 ainsi qu’un plancher cabine pour les adaptations carrossiers. La charge utile varie de 795 à 900 kg. Les moteurs sont tous transversaux et si l’essieu arrière est rigide, il repose sur des ressorts hélicoïdaux. L’agrément de conduite est très proche de celui des monospaces susmentionnés, hormis une présentation intérieure très dépouillée. En termes d’équipements, le Fiat était le seul à offrir, en option gratuite, les portes arrières vitrées avec dégivrage.

La porte coulissante droite était montée en série sur le Fiat, une porte coulissante gauche étant alors proposée en option. Côté moteurs, cela va de l’anémique 1.9D 69 ch (celui des Peugeot 206 de base et du Citroën C15 !) aux vigoureux HDI de 109 ch et essence 16V de 138 ch (ces deux derniers animent les monospaces Fiat Ulysse, Peugeot 807 et Citroën C8 correspondants) ! Une motorisation turbo-diesel intermédiaire de 95 ch, également à rampe commune, était également de la partie. A noter qu’il existe deux versions HDI de 109 ch : l'une à culasse à 12 soupapes, et l'autre avec une culasse à 16 soupapes. La différence ne réside pas dans la puissance mais dans le couple : 250 Nm dans un cas, 270 Nm dans l'autre. Une différence académique qui ne justifiait guère le surcoût demandé. Le clonage quasi parfait de ces modèles en facilite également l’entretien et l’après-vente car les trois réseaux (Fiat, Peugeot et Citroën) peuvent intervenir en cas de besoin.

Si le comportement dynamique est satisfaisant (tous les modèles, hormis la version de base ont droit à des jantes de 15 pouces), on déplorera quelques incohérences dans le domaine de l’ergonomie : le levier de vitesses de type « joystick » au tableau de bord est une bonne idée mais l’implantation des lève-vitres électriques au pavillon, près du rétro intérieur est une hérésie. L’équipement est des plus limité. Reste la fiabilité reconnue de cette gamme SevelNord et le grand nombre de variantes « carrossiers » homologuées pour justifier le succès de cette série.

Côté fiabilité, RAS: le Fiat Scudo assure, quelle que soit la motorisation. Les points à surveiller sont toutes les pièces d’usure, ainsi que les organes de liaison au sol, très sollicités par l’usage urbain qui caractérise ces véhicules. Moins connu que ses « frères jumeaux » Peugeot et Citroën, le Fiat Scudo peut constituer une bonne affaire en occasion.