Tout le monde sait qu'en France, on a fait le choix de privilégier le gazole et que le prix à la pompe ne reflète en rien le prix réel de revient d'une litre du précieux liquide. Ainsi, le gazole est plus compliqué et donc plus cher à produire que l'essence sans plomb mais, paradoxe bien français, il est moins cher à la pompe.

Comme nos élites commencent à voir gentiment poindre à l'horizon la menace de plaintes massives pour empoisonnement lorsque les ravages des particules et des émanations des moteurs diesel auront fait leur office dans une dizaine ou une vingtaine d'années alors que l'Europe et l'OMS ont affirmé que ce carburant était cancérigène, il y a urgence à modifier le déséquilibre des taxes entre gazole et essence. Problème, les constructeurs français qui ne produisent quasiment plus que des autos à moteur diesel ne voient pas les choses de la même façon.

Christian de Pertuis, président du comité chargé d'assainir la fiscalité sur le plan écologique, propose de réduire l'écart estimé à 18 cts à partir de 2015. Mais pour ne pas faire de vagues et laisser le temps aux constructeurs de réagir à un hypothétique changement de mentalité de la population, ce rattrapage ne se ferait qu'à hauteur d'un cts tous les ans, soit un processus de 17 ans. Et sinon, personne n'a pensé à réduire le prix du Super tout en augmentant celui du gazole, histoire que l'équilibre soit pour le coup parfait ?


Par ailleurs, les revenus tirés de l'introduction obligatoire d'une taxe carbone dans la fiscalité de l'énergie (une taxe de plus à ajouter au prix de l'essence) seraient redistribués intégralement mais pas à tout le monde via un crédit d'impôt dégressif en fonction des revenus et des incitations à changer de véhicule.