Si le bonus-malus automobile a parfaitement montré son efficacité à inciter les acheteurs de voiture neuve à se tourner vers les véhicules émettant le moins de CO2, son succès d'un point de vue économique est plus discutable. Avec des malus aux montants supérieurs à ceux des bonus, le gouvernement pensait, à son instauration le 1er janvier 2008 après le Grenelle de l'Environnement, qu'un équilibre naturel entre les deux se mettrait en place. Mais ce fut loin, très loin, d'être le cas : le déficit a atteint plus de 200 millions d'euros en 2008, les 600 millions en 2009 et les premières estimations sont de 500 millions pour 2010.

-10g/km de CO2 pour les tranches du malus

Pour diminuer ces pertes, les seuils de bonus-malus ont été durcis en 2010 et le seront de nouveau de 5g/km de CO2 en 2011, ce que nous savions déjà. Mais selon Les Échos, 2012 ferait aussi l'objet d'une réduction, toujours de 5g/km de CO2 pour les bonus mais cette fois-ci de 10g/km pour les malus, avec l'instauration pour ces derniers d'une nouvelle tranche à 1000€ venant s'intercaler entre celles à 750€ et celle à 1600€. Le plus petit malus, de 200€, commencerait donc à 140g/km de CO2 en 2012. Le Ministère de l'Ecologie, par la voix de Jean-Louis Borloo devrait confirmer et détailler un peu plus ces nouveaux chiffres dans les prochains jours.

Avec 49% des véhicules vendus éligibles au bonus sur les 9 premiers mois de 2010 contre seulement 10% écopant d'un malus, le gouvernement espère donc donner un peu moins d'argent et en recevoir plus l'année prochaine et l'année suivante, ce qui est plutôt mal engagé si les constructeurs français respectent leur objectifs d'écouler 60 000 véhicules électriques dans les deux ans, tous décrochant le plus gros bonus à 5000€.