Le système retenu par le ministère des Transports est celui mis au point par VDO Dayton, filiale de l’équipement germanique Siemens. Ce choix ne s’est pas fait au hasard puisque ce système équipe notamment la police berlinoise. Gilles de Robien qui avait découvert cette technologie lors du dernier Mondial de Paris avait été impressionné par ses possibilités et c’est donc vers ce fabricant que s’est tourné le gouvernement.

Qu’on l’appelle enregistreur de données d’accidents, boîte noire ou USD 2.0 (nom technique), ce système est tout simplement une puce électronique qui enregistre en permanence les principaux paramètres d’un véhicule qui sont théoriquement sous contrôle du conducteur : vitesse, accélération, décélération, direction, freinage, clignotants, ou éclairage.

En cas d’accident, elle mémorise les 30 dernières secondes et poursuit l’enregistrement et la mémorisation des données pendant les 15 secondes suivantes. Ce sont alors quelques 45 secondes conservées dans la mémoire protégée de la boîte noire qui peuvent être analysées pour comprendre et expliquer ce qui s’est passé au moment de l’accident. C’est justement cette fonction qui intéresse officiellement le ministère car elle devrait permettre aux forces de l’ordre d’élucider plus facilement les causes des accidents mortels. Si cette technique venait à se généraliser, nos voitures seraient donc pourvues des mêmes instruments que les avions actuellement.

Officieusement et vu le contexte actuel de contrôles, on peut facilement imaginer une utilisation beaucoup plus perverse qui consisterait à se servir du contenu de cette puce pour contrôler le comportement des conducteurs. La vitesse et le temps de conduite seraient très facilement vérifiables. Les pouvoirs publics reprendraient donc l’exemple des routiers qui doivent subir le contrôle permanent de leur tachymètre. De quoi annuler le reste de velléités qui sommeillent dans tous les conducteurs.

Principe de fonctionnement

Pour pouvoir recueillir et conserver ces renseignements, la boîte noire UDS 2.0 est munie de capteurs internes (accéléromètres, compas) dont les indications sont complétées par les informations propres du véhicule (vitesse, freinage, clignotants, éclairage, ...). La mémorisation de l’ensemble est effectuée grâce à une logique les protégeant contre toute manipulation (la redondance de certaines données est une garantie supplémentaire de leur intégrité). Elles peuvent être extraites par un ordinateur de type PC pour être analysées. Une pile interne permet de les conserver en mémoire pendant plusieurs années et la confidentialité est assurée par le scellement de la boite. Peu de chance de pouvoir frauder ou falsifier les informations.

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