La Commission européenne a publié un rapport sur les tendances et évolutions de l'éco-innovation dans l'Union européenne. La Commission évoque la forte croissance enregistrée par les éco-industries mais elle met en avant la nécessité d'un recours massif à l'innovation propre et écologique. Les éco-industries représentent aujourd'hui 2,1 % du produit intérieur brut de l'Union européenne et emploient près de 3,5 millions de personnes. D'après la Commission, près des trois quarts de ces emplois sont concentrés dans les secteurs de la gestion des eaux et des déchets et le quart restant dans divers domaines comme le contrôle de la pollution de l'air, la décontamination des sols, les énergies renouvelables et le recyclage. Sur le plan international, le secteur européen compte pour environ un tiers du marché mondial des éco-industries.

Les entreprises européennes sont considérées comme présentant les meilleurs critères de durabilité dans 13 des 18 secteurs économiques principaux (Indice de durabilité Dow Jones). Cependant pour l'institution européenne, cela reste insuffisant. Stavros Dimas, membre de la Commission chargé de l'environnement, a souligné : "L'éco-innovation est un élément central dans la lutte contre le changement climatique. Elle nous permettra de progresser de façon significative vers la réalisation de nos objectifs visant à réduire la consommation d'énergie de 20 % et à accroître l'utilisation des énergies renouvelables de 20 % d'ici 2020. Il reste moins de 13 ans pour y parvenir. Il est donc essentiel que l'éco-innovation soit pleinement exploitée sans plus tarder car il ne nous sera possible de modifier fondamentalement nos modes de production et de consommation que par son intermédiaire."

Afin d'orienter le secteur industriel vers un avenir durable, la Commission européenne considère qu'il est indispensable que l'Union européenne et ses États membres s'engagent dans une action commune. Ainsi, sur la base du plan d'action en faveur des éco-technologies (PAET) de l'UE, le rapport propose de concentrer les mesures sur un certain nombre de priorités et d'actions, qui auront pour effet, selon elle, d'augmenter la demande en matière de technologies environnementales et d'éco-innovation. Pour stimuler la demande de technologies environnementales, les actions prioritaires proposées par la Commission consistent par exemple à promouvoir les marchés publics écologiques et la normalisation, à se concentrer sur les secteurs les plus rentables, à fixer des objectifs de performance, et enfin à créer un réservoir de connaissances stratégiques dans le domaine de l'éco-innovation. Petit rappel : lancé par la Commission en 2004, le plan d'action en faveur des écotechnologies (PAET) de l'Union européenne vise essentiellement à accroître la demande en matière de technologies environnementales et à créer un terrain fertile pour l'éco-innovation.

Source : actu environnement