Aujourd'hui s'est ouverte la réunion d'experts internationaux sur le climat (Giec) à Bruxelles. Le Commissaire européen chargé de l'environnement Stavros Dimas s'en est violemment pris aux Etats-Unis "pollueur numéro un dans le monde" et à l'Australie, les deux puissances industrialisées à ne pas avoir ratifié l'accord international de Kyoto de réduction des gaz à effet de serre. Les pays riches ont été rappelés à leurs responsabilités face aux plus pauvres, en première ligne face au réchauffement de la planète. Les experts du Giec publieront leurs conclusions vendredi. Ils doivent rédiger à huis-clos un "résumé à l'attention des décideurs", synthèse destinée aux dirigeants de la planète des 1 500 pages de leur rapport sur les impacts du réchauffement.

Dimas a rappelé l'engagement européen de réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2020. Stavros Dimas a déclaré : "Mais cette approche n'aide pas à parvenir à un accord international et ne réduit pas non plus les émissions, puisqu'elles sont aujourd'hui supérieures de 60% à celles de 1990, quand celles de l'UE, en 2005, étaient à 1,6% en dessous des niveaux de 1990 et même 7,4% pour l'ensemble des 27 états membres. Si l'Australie ratifie Kyoto, ça vous coûtera un tiers de ce que ça vous coûte déjà. C'est purement politique!".

Pour le président du Giec, Rajendra Pachauri, il faut agir vite : "L'urgence est évidente. Même notre premier rapport (en 1990) montrait l'injustice des impacts du changement climatique et qui allait en porter le poids le plus lourd." Le Premier ministre belge Guy Verhofstadt a souligné que "les politiques devront prendre des mesures impopulaires, dans tous les pays." Parmi les quelque 400 délégués des 190 pays membres du Giec, Kamel Djemouaï, envoyé du gouvernement algérien, met en avant le besoin d'aide des pays comme le sien : "Le désert remonte vers le nord. Mais les solutions ne sont pas dans les mains des pays en développement. Il importe que les pays industrialisés tiennent leurs engagements et montrent l'exemple (en réduisant leurs émissions de gaz à effet de serre). Et aussi qu'ils assurent les transferts de technologie nécessaires à l'adaptation." Il est certain qu'il faut trouver des solutions écolos efficaces rapidement.

Sources : AFP