Les sociétés d'autoroute se savent épiées par les politiques qui souhaitent revenir sur les accords signés lors de la cession des concessions à un prix que l'on juge depuis longtemps comme extrêmement bas. Pour résumer, les acheteurs ont fait une excellente affaire et engrangent des bénéfices faramineux grâce à la manne que constituent les revenus des péages.


Les députés, via une mission d'information sur la place des autoroutes dans les infrastructures de transport, viennent d'enter dans le débat en constatant que depuis 2004 les péages ont augmenté de 21,7% quand l'inflation, elle, n'augmentait « que » de 17,5%. Les députés de cette mission qui n'est toujours pas terminée proposent donc au gouvernement de tout remettre à plat avec les sociétés d'autoroutes en résiliant par anticipation au motif de l'intérêt général les contrats avec les 6 concessionnaires gérant les 6000 km d'autoroutes. Ce motif de l'intérêt général qui n'était pas connu à ce jour figure à l'article 38 des contrats passés avec ces sociétés et rendrait donc légalement possible la renégociation qui engendrera ensuite une baisse du tarif des péages et un meilleur encadrement de l'évolution de ces derniers.


Selon les députés, il y a toutefois urgence car du fait d'un préavis d'un an, la date limite pour dénoncer le contrat serait fixée à la fin de cette année. Les renégociations pourraient permettre au gouvernement d’empocher entre 500 millions et 1 milliard d'euros par an, une somme non négligeable alors même que l'on cherche à compenser la perte consécutive à l'abandon de l'écotaxe.