Actuellement, le challenge technologique imposé aux constructeurs tourne essentiellement autour d'une réduction massive des rejets de CO2. Les motoristes de tous les horizons phosphorent à n'en plus dormir. Ils éprouvent sans relâche les systèmes qui permettront de respecter des normes de plus en plus draconiennes sans trop laisser de plumes en terme de puissance.

Et forcément, quand on demande beaucoup d'effort à un secteur en particulier, quelques ressentiments naissent généralement face à la difficulté. l'ACEA qui représente les constructeurs européens s'était donc récemment plaint des normes de plus en plus sévères qu'on leur imposaient, non pas contre la pollution, mais en matière de sécurité passive.

Leur argumentation était de dire que pour réaliser des autos qui supportent des crash de plus en plus sévères, ils sont contraints de les alourdir. Ce qui va à l'encontre du respect des normes de pollution qui réclament de moins consommer donc des voitures plus légères !

Le serpent qui se mord la queue.

l'ETSC (European Transport Safety Council), un organisme indépendant à but non lucratif chargé de réfléchir à la réduction du nombre mais aussi de la sévérité des accidents de la route, ne voit pas les choses de la même façon. Voici leur réponse.

"Ce ne sont pas les normes de sécurité qui alourdissent les voitures mais la taille, les éléments de confort et surtout leur capacité à rouler à des vitesses très élevées." clame Claes Tingvall, président d'Euro Ncap.

"Incriminer la sécurité est injuste et cherche plus à cacher le fait que ce sont d'autres sujets qui empêchent les constructeurs de respecter les normes de pollution. Les résultats des petites voitures légères aux tests d'Euro Ncap prouvent bien qu'améliorer la sécurité ne fait pas forcément augmenter le poids."

L'ETSC assène alors sa formule:

Vitesse max. plus basse= Meilleure sécurité=Emissions réduites

Pour eux, la prise de poids due au relèvement des normes de sécurité est négligeable dans une auto moderne. Seul un abaissement des vitesses maximun et une réduction de la puissance des moteurs permettront une baisse significative des rejets d'émissions de gaz à effet de serre mais aussi de la sévérité des accidents de la route.

Du berger à la bergère. Ou quand 2 sourds se parlent.

source: T&E