Frank Laval, président d’Ecologie sans Frontières, vient de publier un livre sur la pollution atmosphérique : Pollution de l’air. 63 millions de contaminés (éditions du Rocher), dans lequel il explique la place de l’automobile dans ce problème de santé publique. Explications.

Selon Frank Laval, les transports sont les responsables majeurs de la pollution de l’air, loin devant l’industrie : « depuis trente ans, les industries se sont améliorées en matière de rejets polluants. L’augmentation du trafic automobile et l’explosion du trafic aérien font que la pollution atmosphérique a quadruplé dans le même temps. » Si la pollution de l’air a été multiplié par quatre, ce n’est rien comparé aux quantités de microparticules émises dans l’atmosphère par les véhicules diesel : ces dernières ont en effet vu leur nombre décupler en l’espace de dix ans ! F. Laval concentre donc ses efforts via son association pour faire évoluer les normes environnementales et imposer le "moteur propre" le plus rapidement possible.

Les conséquences de ces chiffres sont terribles pour la santé : les maladies respiratoires sont en augmentation croissante depuis une dizaine d’année, ce qui coûte à la sécurité sociale et aux collectivités publiques la bagatelle de 10 milliards d’euros chaque année. Selon F. Laval, il s’agit de maladies respiratoires type asthme (non respiratoire), bronchiolites, irritations gorge-nez-œil… dont certaines se transforment en cancer du poumon.

Quelle est la solution alors ? Laisser la voiture au garage et prendre les transports en commun ? Ca serait un début, même si cette solution est mauvaise pour notre santé : prendre le métro est dangereux car le voyageur respire les particules fines de l’extérieur et celles émises par les systèmes de freinage des rames et l’usure des rails (voir article). D’après Frank Laval, « la pollution du métro dépasse à certaines heures de la journée 8 à 10 fois les normes émises par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). »

Le vélo n’est pas la solution non plus en milieu urbain, car selon le président d’Ecologie sans Frontière, « on respire six fois plus de volume d’air qu’à pied, donc on se pollue six fois plus. Seul le masque à filtre interchangeable peut limiter les dégâts. » La marche à pied est donc la meilleure solution pour se déplacer, mais comme les salariés sont de plus en plus excentrés hors des villes… Le problème semble inextricable.