Une étude publiée dans les annales de l'Académie nationale des Sciences américaine (Proceedings of the National Academy of Sciences) révèle que la concentration de dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère augmente beaucoup plus vite que prévu en raison de la croissance économique et de la difficulté des forêts et des océans à absorber ce gaz à effet de serre. D'après les chercheurs, les carburants polluants sont responsables de 17% de cette hausse, tandis que les 18% restant sont dus à un déclin de la capacité des "puits" naturels comme les forêts ou les océans à absorber le gaz carbonique.

L'auteur principal de l'étude, Josep Canadell du Global Carbon Project (site Internet www.globalcarbonproject.org), a expliqué qu'il y a 50 ans, pour chaque tonne de CO2 émise, 600 kg étaient absorbés par les puits naturels. En 2006, seulement 550 kg par tonne ont été absorbés et cette quantité continue à baisser. Le British Antarctic Survey (BAS), qui a participé cette l'étude, explique que l'augmentation de la quantité de CO2 dans l'atmosphère a été supérieure de 35% à ce qui était attendu depuis 2000. L'étude souligne qu'environ 10 milliards de tonnes de CO2 ont été émises en 2006, soit une progression de 35% par rapport à 1990, alors que le protocole de Kyoto prévoyait qu'en 2012, ces émissions responsables du réchauffement climatique devaient avoir baissé de 5% par rapport à 1990. Le BAS ajoute que les améliorations dans l'intensité carbonique de l'économie mondiale stagnent depuis 2000, après 30 ans de progrès, ce qui a provoqué cette croissance inattendue de la concentration de CO2 dans l'atmosphère. La baisse de l'efficacité des puits mondiaux laisse penser que la stabilisation de cette concentration sera encore plus difficile à obtenir que ce que l'on pensait jusqu'à présent...

(Source : AFP Photo : AP)