Euro NCAP, l’organisme indépendant qui évalue la sécurité active et passive des véhicules  a annoncé aujourd’hui qu’il allait élargir son champ d’études aux nouvelles technologies. Ses cibles, les assistances électroniques à la conduite. Caradisiac a  interviewé le Dr Michiel Van Ratingen, Secrétaire général d’Euro NCAP, sur ces nouvelles orientations.

 

S’il veut conserver un coup d’avance sur les constructeurs et maintenir ainsi un haut niveau d’exigence concernant la sécurité de nos voitures, Euro NCAP doit régulièrement intégrer de nouveaux critères à ses études. Depuis sa création en 1997, l’organisme indépendant est ainsi passé de quatre à cinq étoiles pour sa notation globale, tandis qu’il a progressivement affiné les critères portant sur la protection des occupants adultes, des enfants, ou des piétons. Il innove aujourd’hui en annonçant qu’il travaillera désormais aussi sur les nouveaux équipements électroniques visant à améliorer la sécurité des voitures, du système de freinage autonome à l’avertisseur de changement de file, en passant par le détecteur de perte de vigilance. Équipements dont l’évaluation se fera de façon indépendante des crash-tests cités plus haut, et dont les meilleurs seront distingués en octobre lors du Mondial de l’automobile. Une démarche qui s’inscrit dans un but précis, celui d’accélérer la standardisation de ces technologies permettant de sauver des vies.

 

Caradisiac : On connaît surtout Euro NCAP pour ses crash-tests et ses évaluations de la sécurité passive des véhicules. Qu’est-ce qui vous a amenés à vous intéresser aux nouvelles technologies ?

Michiel Van Ratingen, Secrétaire général d’Euro NCAP: Depuis quelques années on voit se développer des systèmes de sécurité active grâce auxquels on n’est plus dans la protection en cas de choc mais dans l’évitement, ce qui est bien plus efficace et intéressant. Le problème, c’est qu’il existe beaucoup de nouvelles technologies différentes, mais que l’on manque de preuves réelles de leur efficacité. D’où la création d’Euro NCAP Advanced, qui vise à récompenser les équipements plus efficaces.

 

Caradisiac : Justement, comment mesure-t-on cette efficacité ?

Michiel Van Ratingen: Il fallait établir un standard d’évaluation. Les constructeurs viennent nous présenter leur produit doivent répondre à des questions précises : à quels aspects de la sécurité telle ou telle technologie s’intéresse-t-elle, combien de vies pourraient être sauvées si toutes les voitures en étaient équipées, dans quelles conditions s’est déroulé le développement du système, comment celui-ci a été testé, comment il fonctionne, quel a été le retour d’expérience de la part des consommateurs, etc. Une fois rassemblées ces informations, nos experts indépendants évaluent l’intérêt du produit et peuvent rendre leur verdict.

 

Caradisiac: Avez-vous déjà des favoris ?

Michiel Van Ratingen : Il est bien trop tôt pour le dire. Nous avons une douzaine de systèmes à l’étude, et nous allons maintenant déterminer lesquels nous apparaissent réellement recommandables. La première vague de récompenses sera annoncée en octobre, lors du Mondial de l’automobile. Ce qui est certain, c’est qu’il y aura plus de systèmes examinés que de récompenses. Les recalés le seront pour deux raisons : soit parce que les équipements nous apparaîtront trop orientés « confort » et pas assez « sécurité », soit parce que les informations fournies par les constructeurs seront trop parcellaires pour pouvoir nous prononcer dans de bonnes conditions.

 

Caradisiac: Allez-vous pointer du doigt les « mauvais élèves » ?

Michiel Van Ratingen: Ce n’est pas notre propos, le but est avant tout de délivrer des encouragements  aux constructeurs. Ceci pour accélérer la standardisation des équipements de sécurité de haute technologie.

 

Caradisiac : Dans un avenir proche, quels équipements vous semblent les plus prometteurs ?

Michiel Van Ratingen : Les systèmes de freinage autonome. Ils réduisent la vitesse la vitesse de 10 à 15 km/h avant l’impact pour en amoindrir les conséquences, et peuvent même sauver des piétons en stoppant net la voiture à basse vitesse. Nous allons œuvrer à leur développement.