Caradisiac : Raphaël de Chaunac, votre parcours est sans doute moins familier au passionné de sport auto que celui de votre père. Pourriez-vous nous le brosser en quelques traits ?


Raphaël de Chaunac : J’ai débuté chez Oreca en 2004. Auparavant, j’avais notamment travaillé pour le groupe Carrefour en Amérique du Sud ou encore pour le groupe FNAC, dans le domaine du web, en France. Une fois arrivé chez Oreca, je me suis d’abord occupé du Playstation Junior Team. Je me suis ensuite focalisé sur le développement des activités événementielles.


Caradisiac : On évoque souvent une « philosophie Oreca ». Comment la caractériser ?


Raphaël de Chaunac : Au milieu des années 80, mon père s’est rendu compte que pour pérenniser l’écurie de course, il avait intérêt à diversifier ses activités, notamment vers le négoce. Au début des années 90, lorsque Oreca est arrivé au Paul Ricard, la diversification s’est poursuivie. En réalité, notre démarche tient à la fois de l’envie et de la nécessité, d’un point de vue économique. C’est sans doute ce qui en fait l’originalité.


Caradisiac : Le pole événementiel s’est-il imposé comme un développement naturel ?


Raphaël de Chaunac : Oui. Même s’il a parfois été motivé par la demande de partenaires de l’écurie.


Caradisiac : D’autres structures sportives françaises vous ont emboité le pas depuis plusieurs années déjà. Pourtant, vous ne semblez pas avoir d’équivalent direct. Est-ce également votre point de vue ?


Raphaël de Chaunac : Disons que nous avons été une des premières écuries de course françaises à diversifier nos activités. En France, peut-être n’existe-t-il pas d’équivalent, ce qui ne nous empêche pas d’être très concurrencé sur chacune de nos activités.


Caradisiac : Cette stratégie de diversification constitue-t-elle un atout pour financer votre activité purement sportive ?


Raphaël de Chaunac : Les enjeux ne se posent pas exactement en ces termes. Car depuis plusieurs années maintenant, l’écurie s’autofinance. En revanche, nos autres activités nous garantissent un potentiel d’investissement et une certaine autonomie en cas de nécessité.


Caradisiac : En d’autres termes, Oreca dispose-t-il des moyens de ses ambitions de développement ?


Raphaël de Chaunac : Le plus difficile, pour toute entreprise, est de trouver des banques qui vous accordent leur confiance. Notre situation économique étant bonne, nos banques nous font confiance.


Caradisiac : En matière de marketing, vous ne semblez pas manquer d’idées… Vous inspirez-vous d’autres sports ?


Raphaël de Chaunac : Nous cherchons à innover pour nous distinguer. En matière de marketing, nous suivons notamment ce qui se pratique en sport automobile aux Etats-Unis, en Angleterre ou en Allemagne. Aux Etats-Unis, le sport automobile est davantage perçu comme un show alors qu’en Angleterre et en Allemagne la culture du sport automobile est plus forte qu’en France. Il y a forcément à apprendre de tels pays. Il nous arrive aussi de jeter un œil sur d’autres sports disposant, en France, de davantage de moyens pour essayer d’y trouver quelques pistes intéressantes.


Caradisiac : La crise économique affecte-t-elle ou a-t-elle affecté fortement vos activités ?


Raphaël de Chaunac : Elle nous touche forcément. Mais nous essayons de la transformer en opportunités nouvelles. La crise constitue pour nous un accélérateur dans la recherche de pistes de développement.


Caradisiac : Cela signifie-t-il que vous envisagez de nouvelles diversifications ?


Raphaël de Chaunac : Oui. Notamment à l’international.


Caradisiac : Par croissance interne ou externe ?


Raphaël de Chaunac : Les deux sont envisageables. Il s’agit avant tout de trouver des projets à notre mesure car nous demeurons une PME. La possibilité de s’allier avec un partenaire étranger est également une autre solution, d’autant que la course procure forcément un réseau intéressant.


Caradisiac : Le partenariat avec Peugeot est-il avantageux d’un point de vue marketing ?


Raphaël de Chaunac : D’un point de vue sportif, il l’est. Sur le plan marketing, il est encore trop tôt pour en évaluer l’impact car ce partenariat est encore très jeune.


Caradisiac : Une dernière question : combien de personnes travaillent pour le pôle événementiel que vous dirigez ?


Raphaël de Chaunac : Une trentaine de personnes, sur les 180 à 200 que compte le groupe. Mais pendant un événement important, ce nombre peut monter à une cinquantaine.