Jusque-là, le système était assez impitoyable. Une voiture qui n'est pas de première jeunesse se fait accrocher, un expert passe et évalue l'engin pour trouver une valeur généralement inférieure à l'estimation d'une réparation faite avec des pièces neuves du catalogue constructeur. Deux choix sont ainsi proposés au propriétaire médusé de découvrir les limites de son assurance : prendre un chèque qui ne lui permettra jamais de retrouver une voiture dans le même état rendant bien des services et voir son automobile partir à la casse ; ou prendre le même chèque et garder son fier destrier pour le réparer comme il peut et qu'il ne pourra plus jamais vendre à qui que ce soit, si ce n'est pour pièces.


Mais demain, il en ira peut-être autrement. Un amendement à loi de transition énergétique va en effet obliger les réparateurs à proposer systématiquement de la pièce d'occasion. Ou, pour faire brancher, des pièces issues de l'économie circulaire. Bienvenue à l'amendement 798 qui indique que "tout professionnel qui commercialise des prestations d'entretien ou de réparation de véhicules automobiles permet aux consommateurs d'opter pour l'utilisation, pour certaines catégories de pièces de rechange, de pièces issues de l' économie circulaire à la place de pièces neuves." Dès le 1er janvier 2016, ce sera applicable, et les professionnels devront se mettre à la page. Sinon, tout manquement sera passible d'une amende administrative dont le montant ne pourra excéder 3 000€ pour une personne physique et 15 000€ pour une personne morale.


Les mêmes professionnels sont d'ailleurs assez favorables à cette nouvelle philosophie, les assurances n'en pipent mot alors que les démolisseurs se frottent les mains. Cependant, il y aura dans un premier temps des limites. Les pièces mécaniques seront largement disponibles tandis que les parties de carrosserie seront sans doute bien plus compliquées à trouver. Mais le principe est acquis au grand soulagement du propriétaire d'un diesel de plus de dix ans qui pourra panser ses blessures grâce à une loi sur la transition énergétique qui aimerait aussi le biffer de nos routes.