Les accidents de la route représentent la première cause d’accidents mortels chez les moins de 25 ans. Malgré les nombreuses campagnes de sécurité routière les incitant à plus de vigilance, les jeunes conducteurs continuent de payer un lourd tribut à ce fléau.

Les statistiques

D'après les statistiques de l'INSERM, en 1998, 1772 jeunes de 18 à 24 ans sont morts d’ accidents de la route, ce qui représente 45 % de toute la mortalité pour cette grande tranche d'âge. À ces chiffres, il faut ajouter plus de 37 078 blessés du même âge. Devant cette hécatombe, nul ne peut faire la sourde oreille. Il est indispensable que l'ensemble des acteurs impliqués dans la dynamique de sécurité routière joignent leurs efforts et leurs réflexions quant à la façon d'aborder la prévention des accidents de la route auprès des futurs jeunes conducteurs, à savoir les adolescents de 15-19 ans.

Informer les futurs conducteurs.

Un récent congrès s'est d'ailleurs déroulé au mois de mai 2000, congrès initié par le centre d'information et de rencontre pour la prévention des accidents d'enfants (CIRPAE). Il est clair aujourd'hui que l'information pour les adolescents de 15 à 19 ans doit changer et s'orienter vers une prise de conscience et une valorisation des notions de sécurité et de citoyenneté. La prise de risque fait en effet partie de la construction de l'adolescent : première cigarette, première ivresse, et … premier accident... Elle est maximum chez le garçon, mais existe également chez la jeune fille. Afin de diminuer ces prises de risque, il est nécessaire d'entrer en contact avec les adolescents, de leur faire comprendre la balance bénéfice / risque de cet état d'esprit, et de leur faire exprimer l'intérêt d'un changement d'attitude vis-à-vis de leur santé.

Il est indispensable de les transformer en acteurs de leur santé et de leur sécurité si l'on veut obtenir un quelconque résultat significatif.

Les groupes à risque

(Etude du CREDOC - 1999).

Le CREDOC a réalisé en 1999 une enquête auprès des jeunes de 15 à 25 ans. L'objectif était de comprendre comment le risque routier s'inscrit chez les jeunes dans le cadre du risque en général. 700 personnes ont été interrogées, cinq groupes de jeunes ont été déterminés :

Groupe 1

Ils représentent 36 % de la population, ce sont les jeunes sans problème. Ils ne consomment qu'exceptionnellement de l'alcool et jamais de drogue. Ils sont souvent déjà intégrés ou en voie d'intégration dans la vie familiale et professionnelle.

Groupe 2

Ils représentent 30 % de la population, ce sont les jeunes qui contrôlent. Ils font plus souvent la fête, et consomment plus d'alcool, mais leurs excès sont raisonnables.

Groupe 3

Ils représentent 17 % de la population, ce sont les adolescents mal dans leur peau et qui ont des relations difficiles avec leurs parents. Leur mal-être se manifeste par quelques comportements déviants.

Groupe 4

Ce sont les jeunes déstabilisés, franchement mal dans leur peau, difficilement insérés au sein de la société. Ils consomment régulièrement de l'alcool et des drogues douces, et cumulent cela avec des comportements à risque.

Groupe 5

Ce sont des jeunes "hédonistes", il présentent une bonne santé mentale et sociale mais ont un rapport au risque très poussé. Ils cumulent de nombreuses conduites dangereuses (alcool, drogue...)

L’approche de la prévention

Cette classification, a permis de montrer que, dans les groupes 4 et 5, les comportements infractionnistes étaient importants et la crainte du risque routier très basse. De plus, ces jeunes ne reconnaissent pas les normes légales comme crédibles (limitation de vitesse, taux d'alcoolémie...). Ces deux groupes sont par ailleurs très largement utilisateurs de deux roues, ce qui prend toute sa signification lorsque l'on connaît l'importance des deux roues dans l'accidentologie.

Cette étude ouvre néanmoins la porte de l'approche de ces groupes de jeune "à risque"

Dans le domaine de la prévention, les trois premiers groupes acceptent l'appel à la responsabilisation, et sont sensibles aux campagnes de communication qui néanmoins doivent être le moins directives possible.

Pour les deux derniers groupes néanmoins la prévention est à ce jour difficile à envisager. Des démarches plus globales et de proximité, animées par des acteurs de terrain qui connaissent bien l'approche de ces groupes à risques, sont probablement l'une des solutions envisageables.

Chacun des partenaires devra sans aucun doute envisager l’approche de la prévention en tenant compte de ces études, ce qui permettra, on peut l'espérer, une diminution de l'accidentologie des jeunes.

Source: www.doctissimo.fr

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