Henri Pescarolo est devenu constructeur par la force des choses. Sa Courage de base qui a subie tant de modifications grâce à son équipe et à André de Cortanze sera désormais badgée Pescarolo puisque le nouveau règlement impose un changement de monocoque que Pescarolo s'est enfin résolu à fabriquer lui-même.

La Pesca' se vend bien

Après un Grand Chelem historique en Le Mans Series, l'équipe s'est retrouvé paradoxalement exsangue financièrement. Point de gros sponsors en vue et les voiture du Mans 2006 ont même été mises en vente, sans trouver d'acquéreur malheureusement.

Selon Auto Hebdo, la voie du salut arrive de ses nouvelles activités de constructeur qui intéressent nombre de ses concurrents actuels.

Lawrence Pearce, compétiteur britannique (Lister), a acheté 1 chassis et souhaite en prendre un deuxième.

Kruse Motorsport est aussi client afin d'améliorer sa Courage C65 actuelle. Peut être s'engageront ils en LMP2.

Premier des signataires, Martin Short faisait courir la Radical en LMS: "J'en ai eu marre à Jarama de regarder passer une Pescarolo qui tournait comme une horloge alors que ma Radical, supposée neuve, était perpétuellement en panne!" Il a choisi le moteur Judd qu'utilisera également Pescarolo Sport. Mais jugez plutôt du communiqué fait par Martin Short après la signature. Un hommage comme on n'imagine pas en voir entre concurrents !

"Avec Henri, je savais que nous achèterions une voiture bien développée, qui a été améliorée tout au long de ces dernières années, tout d'abord en hybride, et maintenant en une voiture complète 2007. On peut faire un réel parallèle avec ce que nous faisions avec les Dallara. Peut-être que si j'avais eu les c.... de Henri, nous aurions pris le chemin des hybrides également. En tant que team, nous avons dit que si nous l'avions fait, nous aurions (et nous aurions dû) le faire de la manière dont Pescarolo Sport l'a fait. En parlant en détail avec Henri, il y a tant de choses qu'il a résolues. Par exemple des problèmes similaires à ceux que nous avons eu avec les Dallara. Il a foncé et a réussi. Un développement de la voiture comme celui-ci est très cher, mais Henri l'a entrepris et l'a fait. Il a fait des essais d'aérodynamisme -comme il le dit "dans ma propre soufflerie, à l'échelle 1, sur la piste", il s'est attaché à la fiabilité des essais, et s'est aussi concentré sur la vitesse de pointe. Presque toutes ses paroles et celle de son ingénieur Claude Galopin étaient comme ceci " et ça a diminué la vitesse au Mans de 6 km/h, ceci l'a augmenté, etc, etc." Vous n'avez qu'à regarder lesrésultats qu'ils ont obtenu. On ne peut pas mettre en doute le soin que lui et son équipe mettent à ce qu'ils font. Quand vous êtes dans une course sous règlement ACO, il y a une Pescarolo qui passe. Elles tournent sans cesse. Et elles gagnent. Le niveau du souci du détail qu'ils prennent pour préparer Le Mans est incroyable. Le team d'Henri est un team familial - un peu comme le nôtre. On ne peut mettre en doute sa crédibilité, ses capacités ou ses résultats. Je lui ai demandé pourquoi il insistait encore à continuer malgré le côut et les difficultés de la LMP1. Il m'a dit qu'il préférait finir second derrière Audi au Mans plutôt que de vaincre dans quelque chose de moins significatif. Que peut-on dire? C'est l'homme. Pour nous, la certitude d'être sur le podium au Mans en LMP1 l'an prochain est beaucoup moins probable, même avec une Pescarolo, que si nous étions restés avec la Radical en LMP2. Mais nous l'acceptons. La grosse catégorie, c'est là où nous voulons être. Notre seul problème maintenant, c'est que nous avons de grosses chaussures à remplir ! Le fait d'acheter cette voiture nous met toute la pression pour faire du très bon travail. Nous n'aurons pas d'excuses. Et je ne peux pas vous dire à quel point cela nous excite. Martin ajoute un petit mot spécial sur l'homme qu'est Henri Pescarolo. La nuit précédant mon départ pour Le Mans, je suis tombé par hasard sur une édition 1974 de Autosport. Sur la page de couverture, il y avait une Matra, vainqueur des 1000 km de Brands Hatch. Et au volant de l'autre Matra, celle qui avait fini seconde, c'était Henri, qui paraissait un peu plus jeune que maintenant... Il était très choqué parce que la victoire lui avait échappé à quelques tours de l'arrivée. Et il se souvenait de chaque moment de la course lorsque je lui ai parlé de mon histoire d'Autosport. Ceci me remémora avec force la longue histoire de Henri dans le sport automobile et tout ce qu'il a réussi. C'est un vieux renard, et il connaît tous les trucs... C'est une légende, une institution. J'espère qu'il obtiendra le soutien des sponsors en France afin qu'il puisse encore se battre contre les usines. Je suis ravi de faire partie de cette aventure, à notre petit échelon"

La Pesca' se vend bien

Du coup, ce sont 6 monocoques qu'il faut construire dont 3 voitures entières. A défaut de sponsor majeur, Pescarolo parvient une nouvelle fois a trouver une solution pour la saison à venir. Respect Mr Pescarolo.