Même si l'impact des taxes françaises sur le tarif du carburant ne nous permet pas d'apprécier plus franchement la baisse du prix du baril de pétrole (ça marche aussi dans le sens inverse normalement), le marché navigue depuis 6 mois à des prix planchers, voulus par l'OPEP.

En effet, pour lutter contre la production du pétrole de schiste en forte progression aux USA, les 12 pays constituant l'OPEP menés par l'Arabie Saoudite ont décidé il y a six mois de faire chuter les cours en augmentant leur production. L'objectif était simple : les coûts d'extraction du pétrole de schiste sont plus importants que ceux, traditionnels, des pays de l'OPEP et faire baisser le coût du baril en dessous d'un certain seuil rend la production de pétrole de schiste déficitaire. Le but était donc de pousser vers la faillite les compagnies américaines concurrentes.


Six mois après la mise en application de cette stratégie, les prix du Brent sont toujours bas autour de 60 dollars et si la production américaine a ralenti elle n'a pas rendu les armes. Désormais, plusieurs pays producteurs au sein de l'OPEP dont l'économie repose essentiellement sur leurs ventes de pétrole (le Koweit par exemple) commencent à trouver le temps long et réclament un retour autour des 77 dollars afin d'assainir leur budget national actuellement en déficit. Mais entre les pays qui ne cherchent qu'à engranger du cash en produisant plus et l'Arabie Saoudite qui veut continuer à peser sur les cours, difficile d'imaginer une réduction de la production et donc une hausse des prix.


Surtout que de leur côté, les USA ont choisi d'exporter de plus en plus leur pétrole et sont devenus un producteur aussi important que des pays de l'OPEP comme l'Algérie, le Qatar, l'Équateur ou encore la Libye.