Marcos

Fondée en 1959, Marcos n'est à l'origine qu'une petite marque de plus dans un paysage britannique déjà fort encombré de constructeurs artisanaux. Ce nom provient des patronymes de Jen Marsch (un négociant réputé d'accessoires et pièces automobiles) et de Frank Costin. Frère aîné de Mike Costin, le cofondateur de Cosworth (dont le V8 régnera pendant quinze ans sur la F1), ce dernier est, en outre, un ingénieur très réputé à l'époque. Aérodynamicien chez Vanwall puis Lotus, Costin qui vient de quitter la firme aéronautique De Havilland, va apporter des idées inédites chez Marcos. Fort d'une grande expérience des avions de combat, il va ainsi produire un châssis monocoque, composé de panneaux de bois. Léger mais très rigide, ce châssis sera non seulement la signature originale des premières Marcos, mais surtout un atout déterminant en compétition.

Des voitures vendues en kit !

Démarrant sa production en 1960 avec une petite voiture de sport très laide (Marcos GT), destinée avant tout à la course, Marcos présente ensuite un joli coupé, animé par différentes motorisations. Proposé en kit (une formule qui connaît un énorme succès outre-Manche car elle évite alors à l'acheteur de s'acquitter des 33 % de TVA), l'élégant coupé sera produit pendant près de sept ans sans grandes retouches esthétiques.

Marcos et Morgan   Construites par des maîtres carrossiers

Costin, qui reprend sa liberté en 1966, est remplacé par Dennis Adams, ingénieur et styliste, futur associé de Marsch. Sous son impulsion, le coupé GT va se voir doté d'un châssis tubulaire en acier dès l'année suivante. Adams affiche le double objectif de conquérir le marché américain, où les lois sur la sécurité bannissent l'originale coque en bois, et de répondre aux souhaits des clients lourdement pénalisés par les problèmes de réparation en cas de choc. Bénéficiant d'un châssis plus robuste, la GT peut également recevoir des mécaniques plus puissantes, si bien qu'une gamme à moteur 3 litres, plus prestigieuse et mieux présentée, voit le jour dès 1969. L'exportation de près de 200 exemplaires aux États-Unis donne de nouvelles ambitions à Adams et Marsch. Ils développent alors la Mantis, un coupé 4 places plutôt luxueux et destiné au marché américain. Malheureusement, les lignes tourmentées de celle-ci ne suscitent guère l'enthousiasme du public. Pour couronner le tout, le gouvernement américain renforce au même moment les mesures de sécurité passive, et la Mantis se voit refuser son homologation. Contraint à la liquidation financière après avoir fait de lourds investissements en 1971, Marsch va se consacrer pendant dix ans à ses affaires de négoce automobile.

Marcos et Morgan   Construites par des maîtres carrossiers

En 1981, Marcos renaît de ses cendres en relançant la production du Coupé né en 1968. L'année suivante, il lance la Mantula, une version plus moderne du “vieux” Coupé, puis la production des célèbres Mini Marcos. Ce n'est qu'à l'aube des années 1990 que la marque sort un nouveau modèle, la Martina, déclinée en versions spider et coupé. Renouant avec la notoriété grâce à quelques beaux succès dans les championnats GT, Marcos a retrouvé l'équilibre. Destinée aux passionnés ou aux amateurs de mécaniques originales, sa production se poursuit aujourd'hui au rythme d'une dizaine de véhicules par semaine.