Le gazole profite d'un avantage certain à la pompe pour les particuliers, mais il offre aussi un précieux bonus aux gestionnaires de flottes d'entreprise puisqu'il est possible de déduire la TVA à 80 % sur les véhicules diesels neufs pour les sociétés. Cet avantage fiscal était sur le point de sauter en début de semaine dernière puisque les députés avaient voté à l'Assemblée nationale un amendement afin de donner la déductibilité à 80 % sur les essence, les mettant sur un pied d'égalité avec les diesels.


Malheureusement, le Sénat en a décidé autrement. Les sénateurs ont supprimé cet amendement apporté dans le cadre du projet de loi rectificative, en se justifiant par divers arguments : la mise en danger de l'industrie automobile française qui mise toujours aussi largement sur le diesel, l'impossibilité de respecter les limites moyennes de CO2 imposées par l'Europe pour le parc automobile neuf (l'essence étant plus émetteur que le diesel).


Tout cela semble tout de même bien absurde dans la mesure où, même avec la déductibilité de la TVA à 80 %, l'essence n'aurait pas représenté énormément d'immatriculations en entreprises, la domination écrasante du diesel aurait été inchangée. Cela aurait au moins permis aux gestionnaires de flottes qui choisissent des autos pour les employés ne faisant que des trajets urbains de ne plus se poser la question du choix entre l'essence et le diesel et d'opter pour un véhicule essence, largement justifié dans le cadre d'un faible kilométrage et d'une utilisation urbaine.