Les conséquences des catastrophes japonaises ont des répercussions jusqu’en Europe. Mais au Japon, la situation est carrément critique…  par manque de voitures, et non de clients !


Officiellement, les constructeurs, français notamment, se refusent à avouer que le tsunami qui a frappé le Japon le 11 mars 2011 engendre de fâcheuses conséquences sur la production européenne. C’est pourtant le cas, de nombreux sous-traitants japonais, fournissant les marques automobiles du monde entier, ayant été ensevelis. Et l’on se doute que, si l’Europe en subit les conséquences, le plus dramatique se joue sur place. Le Japon n’avait pourtant pas besoin de cela. Le marché était déjà en baisse de 18,8 % en janvier et de 13,5 % en février. Il a dévissé au lendemain du tsunami : - 37,2 % en mars, - 47,3 % en avril !

Le tsunami a ravagé les côtes à l’est du Tohoku, la région nord du Honshu, l’île principale du pays. Les trois plus importants constructeurs, Toyota, Honda et Nissan, ont décidé par un accord tacite d’arrêter et de reprendre ensemble leur production : pas question de profiter du malheur de l’un pour lui marcher sur la tête. Une solidarité industrielle que l’on imagine mal dans nos contrées, qui s’est doublée d’une aide matérielle à la population en difficulté. Toyota, moins touché que Nissan et Honda, a ainsi « attendu » ses rivaux pour reprendre une production qui demeure au ralenti.

Cependant, si près d’un million de personnes ont été directement sinistrées, il reste 126 millions de Japonais pour qui la vie a rapidement repris son court. Mais la disparition de certains équipementiers, qui n’existent physiquement plus, perturbe très fortement la production automobile. Laquelle ne suit plus la demande. A tel point qu’il n’y a actuellement plus rien à vendre dans les concessions. Une situation pénible pour de nombreux Japonais, puisqu’un contrôle technique contraignant et très coûteux, au bout de trois ans, incite les gens à se séparer de leur voiture pour en acheter une neuve.

Pour l’heure, les seuls à profiter (un peu) de la situation sont les importateurs, même s’ils restent nettement minoritaires. Stables en ventes, ils ont vu leur part grimper à 9 % en avril alors qu’ils atteignent à peine 5 % habituellement. En attendant leur tour dans les problèmes d’approvisionnement !

 

 Après 21 mois de règne en tête du marché japonais, la Toyota Prius en chute de 45 % s’est inclinée en mars face à la Honda Fit (Jazz en Europe).

 

 

Top 10 des ventes par marques au Japon en mars 2011


1            Toyota                                     97 971   - 48,5 %

2            Honda                                     55 364   - 26,2 %

3            Nissan                                     52 545   - 36,2 %

4            Suzuki                                     44 116   - 32,9 %

5            Daihatsu                                  43 521   - 33,3 %

6            Mazda                                     17 792   - 35,7 %

7            Mitsubishi                               14 906   - 36,2 %

8            Subaru                                     11 173   - 45,2 %

9            Volkswagen                              5 221   - 16,5 %

10          Lexus                                        4 417   - 10,2 %

 

Marché total                                        363 116   - 37,2 %

(évolutions calculées par rapport à mars 2010)