Ce n'est pas nouveau, les candidats aux élections législatives ne sont pas tous logés à la même enseigne. Encore moins lorsque l'on souhaite faire cavalier seul et se passer des poids lourds de la politique tels l'UMP ou le Parti Socialiste. Mais quand devenir député est un désir viscéral, il faut bien faire quelques concessions.

Patrick Thielley est l'un de ces passionnés que rien ni personne ne fera changer d'avis. L'homme brigue la deuxième circonscription du Doubs aux cotés de treize autres candidats. Et pour financer sa campagne, ce responsable d'une agence de consulting en entreprises âgé de 52 ans ne recule devant rien... allant jusqu'à mettre en vente ses deux voitures et sa maison !

« Ça coûte cher de faire une campagne. Je suis en train de m'en rendre compte » remarque Patrick Thielley qui a déjà tiré 2000 euros de la vente de sa Twingo. « Contrairement à ce que les gens pensent, la préfecture ne nous aide pas du tout pour le financement de notre campagne. Et ça coûte très cher de faire une campagne même modeste. »

Ainsi, outre sa Renault, le candidat a décidé de se séparer de sa voiture de sport. Mais bien conscient que cela ne suffira pas, l'homme a aussi choisi de mettre en vente son domicile : « J'espère tirer 300 000 € de ma maison. Tout cela me permettrait d'être vraiment présent dans cette campagne ».

Le candidat a déjà injecté 18 000 euros dans un livret intitulé « Le Bon, la brute et la politique » et veut doubler l'impression de ses bulletins de vote. Mais ce citoyen, aussi bien électeur de gauche que de droite (il a voté Nicolas Sarkozy au second tour de la présidentielle), souhaite s'investir davantage. « J'aimerais aussi organiser des meetings, mais cela veut dire faire la publicité, louer une salle. Pour l'instant, je ne peux pas. Chacun peut m'aider par un don déductible des impôts. Néanmoins, je n'ai encore rien reçu. C'est pour cela que je vends ma maison. Une partie de la somme me permettra d'aller au bout de mon projet de devenir député. Je veux me donner les moyens d'aller au bout de mon rêve. »

Néanmoins Patrick Thielley ne se fait pas trop d'illusions sur ses chances: « Je suis peut-être un utopiste. Je sais bien que je ne serai pas élu mais je veux y croire quand même. De toute façon, j'aurais au moins une voix : la mienne. »