Aujourd'hui à Bruxelles, la Commission européenne a annoncé que les ministres européens de l'Environnement se sont mis d'accord pour que l'Union européenne réduise ses émissions de gaz à effet de serre "d'au moins 20%" d'ici 2020 et de 30% en cas d'accord au niveau international. Dans un texte commun (devant être désormais validé par les chefs d'Etat et gouvernement de l'UE lors de leur sommet des 8 et 9 mars), les ministres souhaitent que "les autres pays industrialisés s'engagent à des réductions d'émissions comparables et que les pays en voie de développement les plus avancés y contribuent selon leurs responsabilités et possibilités respectives. Dans le cadre du protocole de Kyoto, les pays industrialisés doivent réduire leurs émissions de 5% en 2012 par rapport à 1990, et l'UE de 8%, les pays en développement n'étant pas soumis à de telles contraintes à ce stade." L'enjeu des futures négociations : ce protocole doit survivre après 2012 en y impliquant les Etats-Unis qui n'ont pas ratifié le texte même s'ils représentent à eux seuls un quart des émissions de CO2, mais aussi des pays comme la Chine et l'Inde, dont les émissions cumulées auront dépassé celles des Etats-Unis en 2015. Selon l'UE, "les négociations sur ce nouvel accord devraient démarrer lors le la prochaine conférence de l'ONU sur le climat, en décembre à Bali, et être achevées en 2009." Selon le texte adopté aujourd'hui par les ministres, en cas d'absence d'accord international, l'UE s'engage dès à présent à réduire ses émissions d'au moins 20%. Il charge la Commission européenne de proposer une liste de critères pour définir la répartition de cette réduction globale d'émissions. Dans la première phase de Kyoto, les pays de l'UE avaient des objectifs très différents en fonction de leur niveau d'émissions : alors que la très industrielle Allemagne devait réduire ses émissions de 21%, l'Espagne pouvait augmenter les siennes de 15% pour combler son retard économique. L'organisation écologiste WWF a déclaré : "La décision d'aujourd'hui confirme que l'UE est prête à remplir ses engagements internationaux. Mais pour construire une maison avec des fondations solides, l'UE doit mettre en place immédiatement des mesures concrètes pour atteindre ces objectifs." Bien dit !