L'Union européenne est furieuse contre l'Allemagne. En janvier 2007, le ministre allemand de l'Economie, Michael Glos, a menacé d'intenter une action en justice afin d'empêcher la Commission européenne de durcir les quotas d'émissions de C02. Les réactions sont vives. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a déclaré à l'hebdomadaire du parlement allemand, Das Parlament, que "Berlin ne pourrait pas jouir d'une dispense exceptionnelle pour ses émissions de gaz carbonique" : "Nous avons utilisé le même mode de calcul pour l'Allemagne que pour tous les autres Etats. Nous ne pouvons pas ajuster nos critères aux désirs de chacun des Etats membres. Ce serait déplacé et injuste." Dans un entretien publié hier par le journal allemand Bild am Sonntag, le commissaire européen à l'Environnement Stavros Dimas montre qu'il est en colère contre l'Allemagne et a déclaré : "Le manque de progrès de l'Allemagne en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre limite la portée des efforts déployés à l'échelle internationale pour combattre le réchauffement climatique. J'estime que l'Allemagne qui préside actuellement l'Union européenne est loin d'être un exemple en ce domaine et j'exhorte Berlin à prendre ses responsabilités. Plusieurs autres pays sont plus proches des objectifs fixés par Kyoto, par exemple la Grande-Bretagne et la Suède. Et puis il y a les autres, qui se cachent derrière l'Allemagne. Ce n'est qu'une fois que l'Allemagne mettra en pratique ses beaux discours que les autres ne pourront plus se dérober. Si l'Allemagne fait obstruction, le reste de l'Europe ne jouera plus le jeu. Et si l'Europe ne joue plus le jeu, le reste du monde ne le fera pas non plus."

Dans le Bild am Sonntag, la chancelière allemande Angela Merkel a riposté et défend ainsi le bilan de son pays en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Elle met en avant que l'Allemagne sera à l'origine de 75% des réductions d'émissions de gaz à effet de serre réalisées dans l'Union européenne entre 2008 et 2012. Elle a ajouté qu'une plus grande coordination internationale est nécessaire dans ce domaine. Elle a déclaré : "L'UE devrait s'engager à réduire de 30% les émissions de CO2 d'ici 2020. Nous allons proposer le chiffre de 20% dans un premier temps puis 30% si des pays tels que les Etats-Unis participent aussi."

Finalement, les pays du monde entier se renvoient la balle verte en matière de protection de notre belle Terre ronde !