La pollution pose, on le sait, un grand nombre de problèmes de santé parfois très graves. La réduire permettrait même de sauver pas moins de 19 000 vies chaque année en Europe, ainsi que le montrait une étude publiée en début d'année. Mais la pollution ne se contente pas de tuer ; elle s'attaque également au développement des enfants avant même qu'ils soient nés, comme le montre une étude américaine établissant un lien entre autisme et pollution automobile.


L'étude, réalisée par des chercheurs exerçant dans un hôpital pour enfants de Los Angeles et leurs collègues de l'université de médecine de Californie du sud, s'est penchée sur le cas d'enfants âgés de 24 à 60 mois. L'autisme est souvent attribué à des facteurs génétiques ; or, il s'avère que les cas ont augmenté de 57% entre 2002 et 2006 aux Etats-Unis, de quoi dérouter les médecins qui s'intéressent désormais à l'étude de facteurs environnementaux. Et alors qu'on sait déjà qu'une exposition à la pollution de l'air durant les premiers mois de la grossesse augmente les risques de retard dans le développement cognitif de l'enfant, les scientifiques ont tenté de mettre en évidence le lien entre l'augmentation de la pollution automobile et l'accroissement du nombre de cas d'enfants autistes. Les enfants étudiés pour l'occasion vivaient tous dans les environs de grandes villes (Los Angeles, Sacramento et San Francisco). Les chercheurs ont examinés l'endroit où vivaient les familles durant la grossesse et ont pondéré les résultats en fonction des données concernant le sexe, l'origine ethnique, l'âge de la mère ou encore le fait qu'elle ait ou non fumé durant sa grossesse. Résultat : le fait de vivre à moins de 309 mètres d'un axe de circulation majeur double le risque d'autisme chez l'enfant.


« Nous nous attendons a découvrir beaucoup, peut-être des dizaines, de facteurs environnementaux dans les prochaines années, chacun participant à une fraction des cas d'autisme. Il est fortement probable que la plupart d'entre eux interagissent en conjonction avec d'autres expositions et/ou gènes », explique Irva Hertz-Picciotto, la scientifique en charge de cette étude.


De quoi donner envie aux futurs parents de déménager... ou, pourquoi pas, de laisser leur voiture au garage !


Source CarFree.