La pollution tue... et la réduire permettrait logiquement de sauver des vies. 19 000, pour être plus précis et si l'on considère les effets sur la santé générés par les particules fines émises par les transports. C'est en tout cas le résultat d'une étude menée dans 25 grandes villes européennes, coordonnée par l'Institut de veille sanitaire et dont les conclusions ont été rendues publiques le 2 mars dernier.


Durant trois ans, 60 scientifiques ont ainsi étudié les impacts sanitaires de la pollution atmosphérique dans 12 pays européens. Résultat : si les taux de particules fines dans l'air étaient ramenés à 10 microgrammes par mètre-cube ainsi que le préconise l'OMS, l'espérance de vie pourrait augmenter en moyenne de 22 mois pour les personnes âgées de 30 ans et plus et les dépenses de santé diminuer de plus 31 milliards d'euros.


Les adultes ne sont pas les seuls à être touchés. L'étude a en effet montré que 15% des cas d'asthme chez les enfants pouvaient être imputés à la proximité du trafic routier. Les effets sur les seniors de plus de 65 ans ne sont pas non plus négligeables avec des taux de maladies cardio-vasculaires et de pathologies respiratoires plus élevés.


L'étude met également en avant l'efficacité des mesures politiques en matière de prévention de la pollution ; la réduction du taux de soufre dans les carburant instaurée par la législation européenne aurait en effet permis d'éviter 22 000 décès et d'économiser 192 millions d'euros de dépense de santé. De quoi motiver, peut-être, la mise en place de mesures de régulation du trafic aux abords des grandes villes.