L'étude a été réalisée par le Centre d'investigations neurocognitives et neurophysiologiques de l'université de Strasbourg. 45 hommes et 45 femmes ont effectué sur un simulateur de conduite un parcours de 120 kilomètres sur autoroute avec quatre situations différentes : approche d'un péage, accident d'autocar, travaux sur la chaussée et approche d'un radar.

Après observation, l'équipe du professeur André Dufour conclut que l'utilisation de ce type d'équipement incite « les conducteurs à rester plus longuement sur la voie de dépassement et à se rabattre moins fréquemment sur la voie de droite » tandis que « les distances de sécurité diminuent en moyenne de 5 % avant le déboîtement et de 10 % (environ 4 mètres) au moment du rabattement ».

« La capacité de réaction, notamment en situation d'urgence, est également sensiblement amoindrie ». Le temps de réaction à un événement quelconque (ralentissement, accident), est allongé en moyenne d'une seconde, soit 40 mètres supplémentaires parcourus à 130 km/h avant de freiner. Des électroencéphalogrammes ont montré la baisse de vigilance des conducteurs-cobayes. Conséquence, la fréquence des épisodes de somnolence augmente, à partir d'une heure de conduite, de 25 % avec un régulateur et de 16 % avec un limiteur.

Le professeur André Dufour préconise de « désactiver le régulateur lorsque le trafic est dense, ou à l'approche de zones spécifiquement signalées, telles que les zones de travaux ou les péages. Une vigilance accrue s'impose également lors des longs trajets : l'utilisation prolongée de ces outils nécessite d'augmenter la fréquence des pauses, de façon à permettre au conducteur de multiplier les périodes de récupération de son niveau d'éveil ».