Et la vitesse excessive n'est même pas la deuxième cause de mortalité, mais la troisième, derrière l'alcool et la drogue.

Mais avant d'entrer dans le détail des chiffres, l'étude nous apprend que depuis 30 ans, la mortalité sur autoroute a été diminuée de 53 %, alors que dans le même temps le kilométrage parcouru sur le grand ruban a été multiplié par 4,5 !

En 2012, 143 décès ont eu lieu, soit 26,3 % de moins qu'en 2011, ce qui représente aussi moins de 4 % de la mortalité routière globale.


La somnolence et l'inattention sont à l'origine de 40 % des accidents mortels, la vitesse excessive 15,7 %

Première cause de mortalité : la fatigue et la somnolence. Un accident mortel sur 3 leur est imputable (29,1 % pour être plus précis). Si l'on ajoute à cela les accidents dus à l'inattention, on arrive à 40 %. Oui, 4 accidents mortels sur 10 sont dus à la baisse du niveau de vigilance au sens large. Et c'est en fait le cas depuis près de 15 ans. Les chiffres sont assez stables.


Deuxième causes principale, le cocktail (pris ensemble ou séparément) alcool, drogue et médicaments. Responsable selon l'étude de 20,5 % des cas mortels, et en hausse de 1,9 % par rapport à 2011, et de 10 % depuis 15 ans.


La responsabilité des dépassements de vitesses est au contraire en net recul. Une allure excessive est responsable des décès constatés dans 15,7 % des cas (13 % en moyenne sur la période 2008/2012). Soit une diminution de 3,5 % par rapport à 2011. En 1997, les excès de vitesse étaient responsables dans 34 % des cas.


Autre enseignement de cette étude, les accidents mortels impliquent majoritairement des véhicules légers (69 %), contre 26 % des véhicules lourds, et 5 % de 2 roues. Les décès surviennent en majorité durant la journée (56 %). Et les heures les plus à risque sont entre 5 et 8 heures du matin et entre 14 et 16 heures. Les périodes en fait les plus critiques concernant la fatigue des conducteurs, à l'aube, et après le déjeuner. Ces tranches horaires concentrent 42 % des accidents dus à l'hypovigilance.

Par ailleurs, les autres facteurs de mortalité sont la présence de piétons (13 %), les contresens et reculs (5 %) et les pneumatiques (5 %). Enfin, et l'information est également de taille, même si elle ne représente pas une cause, 25 % des décès concernent des personnes qui n'étaient pas ceinturées. De quoi réfléchir aussi, disons que ça peut souvent être une cause bis parfois principale...


Au vu de ces résultats, il serait, peut-être, judicieux de s'intéresser, pour ce qui concerne l'autoroute, aux vraies causes de mortalité, plutôt que de se focaliser une fois encore sur la vitesse. Car tout de même, au départ, si l'on a décidé de construire des autoroutes, c'est pour y rouler plus vite qu'ailleurs. Non ?


L'association émet donc des conseils de prudence :

  • de s’arrêter pour faire une pause au minimum toutes les deux heures, ou dès les premiers signes d’alerte de somnolence ou de fatigue,
  • de ne pas consommer d’alcool, de drogues ou de médicaments susceptibles d’altérer la vigilance,
  • de respecter strictement les limitations de vitesses et d’adapter sa vitesse aux conditions de circulation,
  • de toujours attacher sa ceinture de sécurité (25% des personnes tuées en 2012 n’étaient pas ceinturées),
  • vérifier les pneumatiques des véhicules (ce facteur était présent dans 11,8% des accidents mortels en 2012)



Voici un lien vers l'étude complète sur 2008/2012 qui est une mine de renseignements :

http://www.autoroutes.fr/FCKeditor/UserFiles/File/Publications/Depliant_Accidents_ASFA.pdf