Souvent stigmatisé pour son comportement sur la piste, Lewis Hamilton a de nouveau eu l’occasion de se faire remarquer, ce dimanche. La polémique ne semble pas prête de s’éteindre.


Lewis Hamilton (McLaren), deuxième du Grand Prix d’Europe, est de nouveau au centre d’une polémique. Cette saison, le comportement du Champion du Monde 2008 a été dénoncé à plusieurs reprises. En Chine, tassé par Sebastian Vettel, le Britannique avait roulé à côté du pilote Red Bull sur une portion de bitume exigüe. En Malaisie, pressé par Vitaly Petrov (Renault), il avait slalomé devant le Russe pour l’empêcher de passer, au cours de l’une des plus batailles de ce championnat. A chaque fois, Lewis Hamilton n’a pas reçu de sanction et a déclenché la colère de ses rivaux. Presque seul à le défendre, Bernie Ecclestone confiait que le spectacle créé par le Champion du Monde n’était que bénéfique à la Formule 1.

Ce dimanche, Lewis Hamilton a de nouveau fait parler de lui. Alors que Mark Webber s’envole sur la voiture d’Heikki Kovalainen, l’annonce est faite de l’entrée en piste de la voiture de sécurité. Le Britannique, qui devrait être le premier à se ranger derrière la Mercedes, double la voiture de sécurité alors que cette dernière a déjà franchi la ligne de safety car. Hamilton s’échappe, va changer de pneus, et les pilotes Ferrari patientent derrière la voiture de sécurité, alors qu’ils étaient dans les échappements du Champion du Monde 2008.

Cette fois-ci, Lewis Hamilton hérite d’une pénalité… mais près de trente minutes plus tard. Entre temps, le Britannique a conservé la deuxième place du Grand Prix et a profité de la présence de Kamui Kobayashi (Sauber) au troisième rang pour creuser l’écart sur le reste du peloton. Lorsqu’il apprend qu’il doit effectuer une pénalité de passage au stand, il a encore le temps de grappiller quelques précieuses secondes. A la sortie des stands, ayant purgé sa sanction, il parvient à ressortir au deuxième rang : le drive through a été indolore. Dans le clan de la Scuderia, on crie au scandale.

Pour Fernando Alonso, pas de doute, le comportement de Lewis Hamilton est à dénoncer. « C’est la première fois de ma vie que je vois un pilote dépasser une safety car sous drapeau jaune », confiait l’Espagnol à AUTOhebdo.fr, très en colère, après l’arrivée. « Je ne comprends pas que la décision de lui infliger un drive through arrive vingt tours après ! La seule chose que je constate, c’est que j’étais à une seconde de lui avant l’arrivée de la safety car, qu’il finit deuxième et moi neuvième (huitième après la pénalité infligée à Buemi). J’ai respecté les règles, lui, non.

»De son côté, Lewis Hamilton se défend d’avoir mal agi. « Quand la voiture de sécurité arrive en piste, c’est difficile d’intégrer toutes les informations. Il y a pleins de bips dans les oreilles et des lumières qui clignotent sur le tableau de bord. Puis il y a un certain temps entre la ligne « safety car 1 » et la ligne « safety car 2 », et entre ces deux lignes, tu peux aller vite. Donc, tout ça est compliqué. »

« Donc j’ai attaqué après la ligne de safety car, essayant de combler l’écart avec Seb (Vettel). Mais, quand je suis sorti du premier virage, j’ai vu soudainement sortir une voiture de sécurité, donc je suis revenu, j’ai traversé la ligne comme je l’ai fait, et je pensais que tout était bon. »

Toutefois, si Lewis Hamilton a fauté en dépassant la voiture de sécurité alors qu’il n’en avait plus le droit, il a été sanctionné. Certes, Ferrari reste en colère à propos du comportement du Britannique. Mais c’est davantage le temps nécessaire aux commissaires pour prendre cette décision qui fait polémique, et le peu de conséquence du drive through infligé au pilote McLaren sur sa course. C’est un tout autre sujet, et c’est auprès de la FIA que devra se plaindre Ferrari. Ce qui est déjà fait.



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Lewis Hamilton pointé du doigt