Marie-George Buffet, secrétaire nationale du Parti communiste français (PCF) depuis le 31e congrès en octobre 2001, a quitté ses fonctions le 4 janvier 2007 le temps de la campagne pour l'élection présidentielle. Elle est candidate sous la dénomination "gauche populaire et antilibérale". Buffet a confié ses propositions en matière d'environnement au journal "L'Express" et sur son site Internet http://www.mgbuffet.org :

"Pour moi, la protection de la planète, du climat, de la biodiversité constitue un enjeu déterminant pour l'avenir de l'humanité. L'enjeu écologique est un enjeu de transformation de la société au même titre que les questions sociales d'emploi et de pouvoir d'achat de logement ou de santé. Je dirai même qu'il est urgent de croiser enjeux sociaux et enjeux écologiques qui subissent les uns comme les autres les mêmes politiques ultra libérales et productivistes dans une conception de la mondialisation qui fait courir un danger à la planète comme à la biodiversité et à l'espèce humaine et engage les hommes et les femmes dans une régression sociale extrême. Ceci est inacceptable et appelle des politiques publiques alternatives, volontaristes, ambitieuses, en rupture avec les logiques libérales et productivistes. Quelques exemples concrets : face à la privatisation de biens communs de l'humanité (eau, énergie, transports, logement...), je préconise des services publics du local au global concourant à la définition et à la mise en oeuvre d'une politique efficace en faveur de la lutte contre les gaz à effet de serre, la défense de la biodiversité et la promotion d'une qualité de vie à la ville comme à la campagne. Je propose une réforme fiscale juste socialement et incitative sur le plan écologique ainsi qu'un pôle public bancaire permettant de dégager les moyens de cette politique publique volontariste. Je propose en outre une réforme institutionnelle dont la démocratie participative serait le cœur permettant de faire de l'écologie et de la qualité de la vie l'affaire de tous les citoyens. L'idée de créer un droit mondial de l'environnement, favoriser les constructions écologiques, favoriser des transports plus écologique ou développer l'éolien me plait. Je suis par contre en désaccord total avec d'autres comme celle qui consiste à favoriser largement le marché des quotas de CO2 ou mettre en place une fiscalité favorisant le mécénat environnemental."

Marie-George Buffet demande que les profits de Total soient mis à contribution

"Total affiche à nouveau un bénéfice net historique en 2006 : 12,6 milliards d'euros, après 12 milliards en 2005 et 9,04 milliards en 2004. Ce résultat colossal, très inférieur aux profits réellement réalisés est du, notamment, au pétrole brut dont le cours a cru de 19% en 2006 sur le marché, mais que Total se procure, en réalité, à un coût moyen beaucoup plus faible. Il exprime aussi l'ampleur du racket infligé aux automobilistes en France avec l'appui de l'Etat qui, au passage, prélève massivement sur le prix du litre de carburant avec la TIPP et la TVA. A quoi ces énormes profits servent-ils ? Les dirigeants de Total annoncent triomphants qu'en 2006, "le retour à l'actionnaire(..) sous forme de dividende ou de rachat d'actions" et autres opérations (Arkéna), a représenté quelque 8% de la capitalisation boursière du groupe à fin 2005, soit un total de prés de 10,5 milliards d'euros. En fait, le dividende de Total augmente en moyenne de 20% par an depuis 2000, soit une progression beaucoup plus forte que celle enregistrée chez les majors (Shell, BP, Exxon..). L'accord salarial signé pour 2006 avait prévu, quant à lui, une augmentation de 2,5% seulement ! Le groupe, qui refuse d'assumer une responsabilité environnementale dans l'affaire du naufrage de l'Erika, ne prévoit d'investir que 100 millions d'euros par an, à partir de 2010, dans le secteur des énergies alternatives, soit moins de 1% de son bénéfice net 2006 !

Je demande que le gouvernement décide d'une contribution sur les profits des compagnies pétrolières, dont Total, et sur les marges des réseaux de distribution pour financer une diminution des taux d'Etat de la TIPP sur l'essence sans plomb, un gel des taux de TIPP sur le gazole et l'instauration d'un "prix maximum" à la pompe, particulièrement pour le fioul domestique. Ce prélèvement devrait aussi servir à abonder un Fonds pour la lutte anti-pollution permettant d'amplifier les recherches pour la promotion des énergies alternatives, les économies d'énergie et le moteur propre."