Sur un parking de fast food, une Clio est garée, coffre ouvert.

Deux jeunes y sont assis, l'œil rivé sur une station service asséchée.

Un zouk puissant les maintient éveillés, dans une énième journée interminable pour des centaines d'automobilistes à court de carburant.

Les gendarmes sont nerveux... certains automobilistes sont moins patients que d'autres.

Le ton s'élève, on crie, on fait de grands gestes, puis on se résigne, et on rejoint la longue file d'automobilistes témoins d'une grève qui perdure.

Les bières sortent de la glacière, et on partage avec son nouveau voisin un morceau de poulet grillé. La grève n'entrave pas la solidarité.

Puis déboule une ambulance, slalomant entre des voitures au bord de la panne sèche. Le ton remonte d'un cran, le calme doit être maintenu.

Le conducteur montre sa carte, il est prioritaire.

Les 20 euros de gasoil réglementaires lui sont distribués, puis il repart aussi vite qu'il est arrivé, sous l'œil des piétons qui ne peuvent l'imiter.

Puis le rythme redescend, on remonte dans sa voiture, en attendant un camion citerne ou une annonce, qui tous deux ne viendront pas...

La journée se termine, les gendarmes soufflent, il n'y a pas eu de heurts...

Après quelques cris d'indignation, de protestation, les automobilistes finissent par rentrer chez eux au ralenti...

Le coffre de la Clio se referme, un sourire forcé se lit sur le visage des 2 jeunes.

Ils savent déjà qu'ils reviendront demain matin à 6 heures...