Hier, un accord commercial historique a été signé entre l’Europe et la Corée du Sud. A la clé, cela pourrait représenter de colossales débouchés commerciaux supplémentaires dans les deux sens, mais ne fait pas que des heureux pour autant. Parmi les mécontents, les constructeurs automobiles, réfractaires depuis le début, se déclarent totalement désavantagés.

Paraphé par la commissaire européenne au commerce Catherine Ashton et le ministre du Commerce sud-coréen, Kim Jong-hoon après deux ans de négociations, ce texte est un accord de libre-échange qui permettra d’ici peu de s’affranchir d’une grande partie des frais de douanes, une économie de 1,6 milliards d’euros, ce qui pourrait représenter de nouveaux débouches commerciaux à hauteur de 19 milliards d’euros pour les exportateurs d’Europe et de 12 milliards d’euros pour leurs homologues sud-coréens, quatrième partenaire économique du continent avec pour l’instant 65 milliards d’euros d’échanges commerciaux. En créant de nouvelles opportunités de marché, les secteurs bénéficiaires devraient être principalement ceux des services, des télécommunications, de l'environnement et de la finance, tous particulièrement enthousiasmés par la nouvelle.

Pour d'autres, l'accord avec le pays du matin calme est plutôt synonyme de réveil difficile. C'est le cas du secteur de l’automobile qui traîne les pieds depuis le début des négociations. Pour les constructeurs européennes, un tel accord serait synonyme de concurrence déloyale, avec l’arrivée sur le marché de voitures sud-coréennes assemblées à partir de pièces chinoises pour lesquelles Séoul remboursent aussi les droits d’importation. Pour ces réfractaires, le grand gagnant resterait la Corée du Sud à qui on offrirait l’accès au marché le plus riche du monde et où s’engouffreraient des poids lourds tels que Kia, Hyundai ou Samsung. Sensible au sujet, la commission européenne a ajouté un compromis pour faire du secteur automobile une exception en cas de trop fortes augmentations des importations de voitures sans toutefois parvenir à faire disparaître les inquiétudes d’un secteur toujours fragile.

L’accord n’est toutefois pas encore en vigueur puisqu’il nécessite encore à la fois le feu vert des différents Etats de l’Union Européenne mais aussi celui du Parlement, avec comme objectif que tout soit terminé d’ici au second semestre 2010.