Jeudi dernier, Dominique Bussereau a commencé la conférence de presse portant sur le bilan de la réforme du permis de conduire en tapant du point sur la table. La raison de son courroux ? La une du Parisien, annonçant une hausse de la mortalité routière en 2009, une information reprise aussi par Le Figaro. « La tendance est à la baisse, ils auront une mauvaise surprise quand on les annoncera », a déclaré le secrétaire d'Etat aux Transports.

C’est maintenant chose faite, puisque l'Observatoire national interministériel de la Sécurité routière (ONISR) a publié les chiffres officiels. Effectivement, mathématiquement, il s’agit bien d’une baisse. Dans les faits, on dira plutôt que cela stable, puisque 4262 personnes ont trouvé la mort sur les routes en 2009 soit… 13 de moins qu’en 2008, ce qui représente une baisse de 0,30%, à comparer à la baisse moyenne annuelle de 2,5% depuis 2002.

L’erreur du Parisien est à mettre sur le compte d’un mois de décembre beaucoup moins meurtrier que prévu, à -18,5% par rapport à décembre 2008, une baisse tellement importante qu’elle a pu inverser la tendance des onze premiers mois de l’année qui laissait présager un nombre de victimes sur l’année proche des 4400 et qu’elle a surpris tout le monde, presse mais aussi gouvernement compris. Rappelons qu’un des objectifs de Nicolas Sarkozy fin 2007, alors fraîchement élu, était de passer sous la barre des 3000 tués à l’horizon 2012, ce qui donnera lieu à un prochain comité interministériel pour déterminer comment tenir les délais.

Dans d’autres secteurs, la baisse est cependant indiscutable : le nombre d’accidents est en baisse de 8%, passant de 74 487 en 2008 à 68 512 en 2009, tout comme le nombre de blessés à -10,5%, qui était de 93 798 en 2008 avant de descendre à 83 911 en 2009.