Il est vingt-deux heures, prenons la tangente.


« Sur les routes on ne voit que des grosses voitures ; les autres, la majorité, restent sur leur parking. Sur les plages on ne voit que des corps parfaits ; les autres, la majorité, restent devant leur télé. L’image que renvoie la société n’est pas représentative de ce qu’elle est. La majorité de nos petites cylindrées et de nos corps imparfaits est soit au bureau soit à la maison. »


« Les raids et les rallyes sont l’apothéose des loisirs, l’Olympe des touristes, le danger sécurisé, l’expérience domestiquée, l’aventure avec un numéro de dossard. »


« L’écriture est une façon de régler le rapport de l’art à la vie. Exactement comme on règle le régime d’un moteur, pour qu’il ne cale pas au ralenti et ne surchauffe pas quand on accélère. »


« Les transports – l’avion, le train, la voiture, le bateau –, si on s’abandonne au plaisir d’être conduit, si on oublie un peu l’urgence de sa destination, provoquent un relâchement général du corps, une décontraction de la volonté qui permet à l’esprit de se déplacer et de vaticiner à sa guise. »


Mais, aussi… « La différence entre la pornographie réservée aux hommes et celle réservée aux femmes, c’est que jusqu’à présent il est plus facile de lire un Arlequin qu’un Playboy dans le train ».


Qui a dit que « canopée » et automobile sont antinomiques ? toutes ces citations étant issues du dernier livre de Fabrice Reymond, Canopée.