Les difficultés durent pour les généralistes en Europe, et en particulier pour PSA qui a dû prendre la décision de supprimer 8000 postes. Le patron des marques chez PSA, Frederic Saint-Geours, a accordé une interview à Automotive News Europe sur l'état actuel du groupe français et sur son avenir. Plusieurs thèmes ont été abordés, mais celui qui reste probablement le plus important est la dépendance de PSA à l'Europe. Questionné sur le sujet, Saint-Geours a répondu qu'à l'arrivée de Philippe Varin, il y avait trois problématiques : une entreprise trop petite, trop généraliste et trop orientée sur l'Europe.

Pour Saint-Geours, aujourd'hui, les trois problèmes sont quasiment réglés avec des ventes hors Europe qui sont passées de 30 % il y a deux ans à 42 % aujourd'hui. Le but étant d'arrriver à 50 % d'ici à 2015. Vous noterez donc que pour lui, PSA est moins généraliste et que la qualité a clairement franchi un pas, réglant ainsi le problème. Plusieurs fois dans l'interview, Saint-Geours répète l'envie de PSA de monter encore en gamme pour éviter de trop piétiner dans le monde des constructeurs généralistes, qui s'effondre en Europe. Pour cela, il faudrait que PSA investisse dans des autos à forte vocation technologique ou bien avec une véritable évolution mécanique. On peut notamment citer les boîtes automatiques du groupe, hors d'âge par rapport à la concurrence, où les motorisations qui plafonnent à 200 ch. Certainement trop peu pour se construire une nouvelle image de marque. Mais PSA a-t-il les moyens de ses ambitions ? En tout cas, les seuls progrès sur la qualité des habitacles ou sur la réduction du poids ne suffiront pas, puisque tous les généralistes font aujourd'hui de même.

Sur la première moitié d'année, la gamme DS a représenté 15 % des ventes de Citroën en Europe, ce qui n'est pas si important que cela pour un groupe qui compte monter en gamme et s'appuyer sur les qualités perçues des autos DS. Saint-Geours a d'ailleurs affirmé que pour Peugeot, il n'y aura pas de marque à part comme DS chez Citroën. La stratégie adoptée pour Peugeot est plutôt de prendre les modèles existants et d'en faire des séries spéciales plus cossues (comme la XY pour la 208). Le client risque de ne pas voir très clair dans le jeu de PSA, qui veut hausser la qualité mais ne semble pas vouloir le faire à 100 %.