Car c'est bien à la Chancelière qu'aurait été envoyée cette missive sans équivoque de la part du président de cette fédération identifiée outre-Rhin par le trigramme VDA : « Nous ne pouvons pas laisser notre puissant et performant segment haut de gamme, qui représente presque 60% des emplois au sein des constructeurs automobiles en Allemagne, être littéralement détruit par des limitations arbitraires. »

Et toc. Il faut dire que le moment n'est plus à la tergiversation. On va rentrer dans le concret au sujet du projet européen visant à réduire les émissions moyennes des voitures neuves à 95 grammes de CO2 par kilomètre en 2020, contre 135,7 grammes en 2011. C'est l'instant des discussions entres les ministres européens de l'Environnement et de l'examen en séance plénière par le Parlement européen en juillet. Qui prévoit également qu'à partir de 2025, les émissions de dioxyde de carbone seront comprises entre 68 et 78 grammes. De quoi faire trembler les constructeurs teutons sur leurs bases, eux qui ont taillé leur réputation sur la puissance et le luxe.

Angela Merkel se laissera-t-elle séduire par la démarche d'un Matthias Wissmann qu'elle a déjà côtoyé dans les allées du pouvoir à la fin du siècle dernier ? On ne sait, mais pour prévenir toute tentation, les Verts ont d'ores et déjà insisté sur le fait qu'ils suivaient de près le dossier.