De Dacia à Lamborghini, tous les constructeurs (ou presque) sont convaincus de l’intérêt qu’il y a à proposer un SUV à sa clientèle. Cette catégorie de véhicules est en forte croissance depuis plusieurs années dans le monde entier, et les spécialistes s’accordent à lui prédire un avenir plus florissant encore. Même dans le pourtant peu dynamique marché européen, Ford estime que la demande a plus que doublé entre 2008 et 2013, passant de 10 à 21 % des ventes globales, au détriment notable des classiques berlines.

C’est dans ce contexte que le constructeur américain prépare le lancement de l’Edge, un grand SUV - 4,81 m de long, soit 1 cm de plus que le Volkswagen Touareg - dont la commercialisation interviendra au second trimestre 2015, quelques mois après les États-Unis et le Canada (où il est fabriqué). Voiture mondiale, l’Edge sera disponible sur une centaine de marchés, dont la Chine.

Chez nous, l’auto coiffera une gamme « loisirs » composée par le Kuga, modèle de taille intermédiaire qui connaît un joli succès (ventes européennes en hausse de 38 % sur les cinq premiers mois de l’année par rapport à 2013) et le tout récent Ecosport, qui boxe dans la même catégorie que les Renault Captur et Peugeot 2008 et semble recevoir un bon accueil de la clientèle, à en juger par les 16 000 commandes déjà enregistrées en Europe.

Présentation - Ford Edge : l’Edge de raison
Présentation - Ford Edge : l’Edge de raison

Pour convaincre, l’Edge mise sur un style valorisant - surtout en version haut de gamme quand il repose sur des roues de 20 pouces – et un rapport prix/prestations avantageux. Si l’on veut en résumer le concept d’un point de vue marketing, il s’agit de proposer un véhicule mieux équipé et aussi habitable que le Volkswagen Touareg ou le Volvo XC90, mais affiché à des tarifs de modèles de la catégorie inférieure. De fait, ainsi que nous avons pu le constater lors d’une première présentation statique du modèle, l’habitabilité arrière est excellente et le coffre particulièrement volumineux, au point que l’on pourrait imaginer y voir apparaître deux sièges supplémentaires et escamotables, ce qui ne figure toutefois pas au programme.

Présentation - Ford Edge : l’Edge de raison

Comme à l’accoutumée chez Ford, le contenu technologique s’annonce soigné. Plusieurs équipements de pointe sont prévus, à commencer par un système de réduction active des bruits générés par le roulage (moteur, frottement des pneus, turbulences aérodynamiques…), dont le principe de fonctionnement est schématiquement le suivant : trois micros installés dans l’habitacle « recueillent » les bruits, qui sont ensuite traités par des processeurs générant à leur tour des contre-bruits. Le second équipement high-tech est un système de vue avant à 180° sur un écran central, par l’intermédiaire de caméras implantées à l’avant du véhicule, bien pratique en manœuvre ou sécurisant quand on arrive à un croisement. Également disponible, une direction adaptative qui ajuste la démultiplication en fonction des conditions : plus directe à basse vitesse et en manœuvres, plus douce à mesure que l’allure augmente.

Présentation - Ford Edge : l’Edge de raison

L’arsenal se complète entre autres de ceintures de sécurité arrière intégrant des airbags, d’un régulateur de vitesse avec alerte de collision et freinage automatique, d’une évolution du système de stationnement autonome permettant de se ranger à la perpendiculaire, ou bien encore d’un freinage d’urgence automatique en ville.



Sous le capot, seul un bloc 2 litres diesel sera disponible, du moins dans un premier temps. Accouplé à une boîte manuelle à 6 rapports, il délivrera 180 ch et un couple de 400 Nm, pour des émissions de CO2 qui devraient s’établir à 149 g/km. Une version de 210 ch (couple de 450 Nm) à boîte PowerShift à 6 rapports et palettes au volant complétera l’offre, avec des émissions de CO2 annoncées à 159 g/km. Dans les deux cas, on trouvera une transmission intégrale dite intelligente (ce qui signifie qu’il s’agira d’une traction en usage normal, et que le couple sera distribué à l’arrière en cas de besoin) dotée d’un différentiel électronique actif.

Un responsable de Ford, auprès de qui nous émettions certaines interrogations concernant le côté « américain » de la conduite d’un tel véhicule - par rapport à des modèles européens de plus en plus affûtés - a fait valoir que Jim Farley lui-même, vice-président de Ford et surtout véritable « car guy », veillait justement à ce que tous les modèles de la marque conservent un caractère le plus incisif possible. La Focus étant unanimement considérée comme l’un des modèles les plus plaisants à conduire de sa catégorie, on veut donc bien le croire. Premiers essais d’ici un an.