1,5787 euro le litre de Sans Plomb 95 (15% du marché) en moyenne et 1,6184 euro pour le 98 (5% du marché)cette semaine, c'est plus d'un centime de plus que les prix de la semaine dernière qui étaient déjà des records annuels. Pour mémoire, ils étaient respectivement à 1,4679 et 1,5020 en février 2011, 1,3096 et 1,3423 en février 2010 et 1,1369 et 1,1708 en février 2009. Pour le gazole qui représente 80% du marché, la courbe présente le même profil, à désormais 1,4180 euro le litre, ce qui reste cependant sous le record annuel du 13 janvier dernier, à 1,4240 euro le litre. Pour rappel, le gazole était à 1,3075 en février 2011, 1,0829 en février 2010 et 0,9628 en février 2009.

Les raisons invoquées pour ces prix atteignant des sommets sont toujours les mêmes : l'euro continue de faiblir face au dollar, monnaie utilisée pour déterminer le prix du baril de pétrole, les tensions se maintiennent en Iran et au Nigéria, pays à la forte production d'or noir, et enfin, la France a connu ces dernières semaines un épisode de froid intense augmentant fortement la demande en fioul domestique.

2€ le litre ? « Inéluctable » pour le PDG de Total

Pour Christophe de Margerie, PDG de Total, cette tendance ne s'inversera pas, bien au contraire : il a confirmé cette semaine sur l'antenne de RTL qu'il est inéluctable que le litre d'essence dépasse un jour les deux euros,ce qu'il avait déjà assuré l'année dernière, non seulement pour des raisons géopolitiques et météorologiques à court terme, mais surtout parce que « l’énergie sera plus chère car elle est plus difficile à exploiter » sur le long terme. L'homme à la célèbre moustache se défend cependant de spéculer sur cette envolée des prix à la pompe, assurant que seulement deux milliards sur les douze milliards d'euros de bénéfices accumulés en 2011 proviennent de la distribution du carburant, le reste provenant de « l’exploration et de la production ».

Pour les candidats aux élections présidentielles, c'est en tout cas un thème sur lequel il fallait s'exprimer ces derniers jours, comme le rapporte TF1. François Bayrou (Modem) et Philippe Poutou (NPA) restent cependant flous, le premier souhaitant la mise en place de systèmes de surveillance des hausses de prix et le second exigeant une baisse immédiate sans préciser plus les méthodes utilisées. Pour François Hollande et Marine Le Pen, c'est la TIPP qu'il faut modifier : le candidat du PS souhaiterait un retour à une taxe flottante pour lisser les prix tandis que la présidente du FN veut l'abaisser de 20% en compensant par une « surtaxe sur les superprofits » des entreprises pétrolières. C'est aussi ce dernier levier que Jean-Luc Mélenchon souhaiterait utiliser : le candidat du Front de Gauche propose même de nationaliser Total pour permettre à l’État de maîtriser les prix du carburant. De son côté, Eva Joly, candidate d'EELV, veut contourner le problème en développant les transports en commun et incitant au covoiturage. Pour finir, le tout jeune candidat Nicolas Sarkozy (UMP) n'a pas encore eu le temps d'exprimer sur le sujet.

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